Mounir Mahjoubi prend Israël comme modèle pour créer une vraie startup nation

Invité de la Fondation France-Israël, le secrétaire d’Etat chargé du Numérique a détaillé les enseignements qu’il a tiré d’un voyage au cœur de la startup nation.
Pour faire de la France l’équivalent d’Israël, l’Etat français devra favoriser le risque, et en prendre davantage lui-même.

« La France a beau détenir la première place en Europe pour les startups, nous voulons être partenaire d’un pays encore meilleur », a déclaré d’entrée de jeu Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé du numérique, lors de son intervention devant quelque 300 personnes, réunies aux Salons Hoche, à Paris, mardi 21 novembre 2017.

S’il est très motivé, c’est qu’il revient d’un voyage d’étude en Israël, au cours duquel il a non seulement rencontré des professionnels du numérique et de la tech, notamment à l’université Ben Gourion, à Beer-Sheva, en plein désert du Néguev, mais également noué des relations amicales, en particulier avec Liran Tancman, un expert en cyber sécurité franco-israélien, présent à ses côtés aux Salons Hoche.

La paix par l’entrepreneuriat

Alors que la diplomatie française joue un rôle clé dans la région, Mounir Mahjoubi veut faire sa part, en oeuvrant « à la paix par l’entrepreneuriat. » Avant cela, le secrétaire d’Etat, qui n’a pas hésité à raconter, avec aisance et humour, son parcours de jeune du 12è arrondissement de Paris, fils d’immigrés marocains vite devenu fan d’informatique, dans une école « qui réunissait un tiers de juifs, un tiers de musulmans et un tiers de jeunes perçus comme blancs, comme on dit », veut ajouter sa pierre à l’édifice d’une nouvelle France. Elle sera dynamique, diverse, et bien entendu, numérique.

Pour cela, au delà d’incubateurs comme l’énorme Station F, inaugurée l’été dernier, il faut d’abord que la création de startups soit aussi le fait de femmes et de jeunes issus des banlieues – deux populations encore sous-représentées dans ce domaine, et dont le spécialiste du numérique et ancien startuppeur a fait une priorité.

L’Etat doit favoriser la prise de risque

Ensuite, l’Etat doit favoriser la prise de risque en offrant allocation chômage et formation aux entrepreneurs qui auraient échoué, tout en jouant un rôle plus actif dans ce domaine. Certes, bpifrance est là pour épauler et financer les entreprises, a-t-il rappelé, mais, en la matière, l’Etat hébreu est « plus agile ». Et plus proactif. Ainsi, il n’hésite pas à appeler les professeurs comme ceux de l’université Ben Gourion pour qu’ils suscitent des projets de la part des étudiants. Même chose en matière de cyber sécurité. Si les grandes entreprises ont déjà largement entamé leur transition numérique, les TPE et les PME françaises sont à la traîne. Or ce sont, avec les particuliers, ces entités qui sont les principales victimes de virus malveillants. Mounir Mahjoubi, qui joue un rôle transversal dans l’actuel gouvernement, souhaite que les administrations servent d’exemple. « Pour qu’un jour prochain, chacun puisse payer ses impôts, solliciter la CAF, obtenir un document administratif ou un dossier médical en un seul clic, avec une seule identité et un seul mot de passe », argumente-t-il.

Un budget de 700 millions d’euros

Pour cela, l’Etat a débloqué un budget de 700 millions d’euros pour un fonds d’innovation. Autant d’argent qui servira entre autres à la formation, en particulier de ceux qui sont pour l’instant restés à l’écart du numérique. Une façon d’inclure plus de citoyens dans la nouvelle économie – et dans la société. Deux aspects clé pour Mounir Mahjoubi. « Lorsqu’on travaille ensemble, que ce soit en France ou avec des Israéliens, on voit les choses autrement », assure-t-il. Une vision que soutient la présidente de la Fondation France-Israël, Nicole Guedj. « La coopération économique permet de contourner les préjugés », a-t-elle déclaré.

Alors que 2018 sera « une année croisée France-Israël », l’avocate, ancienne secrétaire d’État chargée des Droits des victimes, puis des Programmes immobiliers de la justice dans le gouvernement Raffarin, mise sur ce secrétaire d’Etat de 33 ans, un homme politique « pas comme les autres », pour bâtir de nouvelles passerelles. « J’essaie d’être utile », a simplement conclu Mounir Mahjoubi.

 Source latribune

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*