Yann Lefèvre avait ouvert une cagnotte pour Françoise, 73 ans, qui tricote pour compléter sa maigre pension. Après son agression, les dons se sont multipliés.
L’histoire de Mamie tricot, cette petite dame de 73 ans qui tricote sur son bout de trottoir devant le magasin Babou d’Argenteuil pratiquement tous les jours pour joindre les deux bouts, aura suscité un énorme élan de solidarité. Après son agression le 31 octobre par un inconnu qui l’avait frappé à coups de balai sans raison particulière, la cagnotte qui avait été lancée pour lui venir en aide est montée en flèche. Elle est passée subitement de 147 € à 3 000 € en seulement quelques heures, pour finir à 8 400 € deux semaines plus tard. Touchés par son histoire et sa récente agression pour laquelle elle a eu cinq jours d’ITT (incapacité totale de travail), pas moins de 473 personnes ont fait des dons compris entre 2 et 200 €.
Lorsque Yann Lefèvre, son bienfaiteur, est venu ce jeudi matin pour lui faire la surprise en lui remettant un « chèque symbolique » (la somme lui est directement versée sur son compte), Françoise est restée sans voix, de discrètes larmes lui montant aux yeux. « Je ne m’attendais pas du tout à ça », dit-elle dans un sourire. Son rêve était de pouvoir renouveler pour quinze ans la concession de ses parents au cimetière d’Argenteuil, qui arrivait à échéance en décembre. Pour cela, il lui fallait réunir la somme de 174 €. Au début, Yann Lefèvre pensait qu’il compléterait lui-même la cagnotte. Le montant récolté est finalement allé bien au-delà de leurs espérances.
« Moi qui pensais que s’il y avait eu plus, j’aurais acheté des fleurs pour mettre sur leur tombe… », ajoute Françoise. Les yeux remplis de reconnaissance, elle explique qu’elle va finalement renouveler sa concession pour 30 ans. Ce qui lui coûtera 462 €. « Je prendrais une photo pour montrer aux gens qui ont donné ce que je fais avec leur argent », tient-elle à préciser. En plus, elle pourra enfin payer ses retards de factures EDF et rembourser une amie qui lui avait prêté 240 € pour payer le serrurier intervenu lorsqu’elle s’était fait voler son sac avec ses clés. Car pour cette petite dame à la retraite, le moindre imprévu dans son budget devient vite une catastrophe. Avec sa maigre pension de retraite et, après le loyer, la mutuelle, les factures, il lui reste 2,65 € par jour pour vivre.
Sur les trottoirs d’Argenteuil, par Yann Lefèvre
Une misère que Yann Lefèvre a su voir. Aide-soignant à Colombes (Hauts-de-Seine) et habitant de Sannois, il passe tous les jours à vélo devant Mamie tricot. Il lui a récemment dédié une chanson dont il a diffusé une vidéo sur YouTube. « Comme ma vidéo commençait à être un peu partagée, je me suis dit que je pourrais lancer une cagnotte… », explique-t-il. Et c’est ainsi que cette rencontre s’est révélée véritablement « magique ».
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