Une femme de 42 ans a porté plainte pour viol contre l’islamologue jeudi soir à Paris. Les faits présumés qu’elle dénonce remontent à 2009 et sont, selon son récit, d’une grande violence.
Les ennuis judiciaires de l’islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, âgé de 55 ans, continuent. Vendredi, une ex-salafiste de 40 ans, Henda Ayari, avait porté plainte contre le quinquagénaire pour viol auprès du procureur de la République de Rouen. Ce qui conduisait, en début de semaine, à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
Mais jeudi soir, selon nos informations, une deuxième femme, que l’on nommera Christelle, a aussi déposé plainte pour viol contre l’islamologue auprès du procureur de la République de Paris, via son avocat, Me Eric Morain. Cette femme de 42 ans, convertie à l’islam et souffrant d’un handicap aux jambes, dénonce dans sa plainte, que nous avons pu consulter, des scènes de violence sexuelle d’une grande brutalité.
«Pour comprendre ce dossier, il faut appréhender l’emprise psychologique et religieuse sous laquelle se trouvaient ces femmes», explique Me Eric Morain. Une dépendance qui pourrait s’apparenter à un phénomène sectaire. Le conseil de Christelle affirme en effet avoir reçu ces derniers jours plusieurs autres témoignages de victimes présumées qui oscillent entre le viol, l’agression sexuelle et le harcèlement. A chaque fois, celles-ci décriraient un mode opératoire quasi-identique qui passerait d’abord par des échanges religieux dérapant ensuite sur des conversations d’ordre sexuel avant la prise de rendez-vous.
«Toi tu m’as fait attendre, tu vas prendre cher»
Tout comme pour Henda Ayari, les faits dénoncés par cette nouvelle plaignante se déroulent dans la chambre d’un grand hôtel, mais cette fois en province, courant automne 2009. Christelle affirme qu’après des échanges d’ordre religieux avec le théologien sur les réseaux sociaux durant plusieurs mois, celui-ci lui aurait organisé une rencontre dans le hall de l’hôtel en marge de l’une de ses conférences. Prétextant vouloir se mettre à l’abri de regards indiscrets, Tariq Ramadan aurait alors invité la jeune femme à boire un thé dans sa chambre pour prolonger plus sereinement leur discussion.
Après avoir servi une tasse à sa visiteuse, l’islamologue se serait alors jeté sur elle par-derrière en lui administrant de fortes claques au visage et sur le corps ainsi que des coups dans le ventre. «Toi tu m’as fait attendre, tu vas prendre cher», aurait-il lancé à sa victime présumée. La plaignante affirme avoir d’abord subi une fellation d’une grande brutalité. «Je ne comprenais rien, j’avais les larmes aux yeux», explique-t-elle dans sa plainte. Elle déclare ensuite avoir été contrainte à un acte sexuel particulièrement violent. «J’ai hurlé de douleur en criant stop», confie-t-elle.
Christelle décrit d’autres contraintes sexuelles, notamment à l’aide d’un objet. Selon elle, Tariq Ramadan se serait agrippé à ses jambes, provoquant ainsi chez elle de vives douleurs. Pour terminer, le théologien aurait traîné sa victime par les cheveux à travers toute la chambre afin de la conduire dans la baignoire de la salle de bains, où il l’aurait humiliée.
Un SMS très troublant
De ces sévices présumés, la plaignante affirme avoir gardé aujourd’hui de nombreuses séquelles, lui causant des souffrances quotidiennes. Christelle aurait été contrainte de passer la nuit dans le même lit que son agresseur, qui aurait suspendu ses habits en hauteur pour l’empêcher de s’enfuir. Ce n’est finalement qu’au petit matin que Christelle serait parvenue à se sauver alors que Tariq Ramadan était occupé dans la salle de bains.
«Je suis rentrée comme un robot», déclare la plaignante, qui dit disposer d’un certificat médical de l’hôpital local attestant notamment d’ecchymoses et blessures. Christelle évoque un SMS particulièrement troublant de Tariq Ramadan dans lequel celui-ci aurait ensuite fait allusion à «une nuit romantique et tendre».
Dans sa plainte, la quadragénaire décrit ensuite une longue descente aux enfers ponctuée par une dépression, la perte de son logement et une tentative de suicide par médicament.
Joint ce vendredi soir, Me Yassine Bouzrou, avocat de Tariq Ramadan, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette nouvelle plainte. Concernant les accusations de Henda Ayari, le pénaliste avait opposé dès samedi un démenti formel, et porté plainte mardi pour dénonciation calomnieuse.
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