Des lycéens de Fénelon ont effectué un voyage en Pologne dans le cadre d’un voyage “mémoriel et civique”. Ils nous livrent leurs sentiments.
Chaque automne, des dizaines d’élèves du lycée Fénelon à La Rochelle se rendent en Pologne dans le cadre d’un voyage “mémoriel et civique”. Le point d’orgue du périple est constitué par la visite du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. C’est à l’initiative de Thierry Allué, professeur d’histoire et géographie, que le lycée privé organise ce voyage devenu rituel.
Paris, Berlin, Lodz, Varsovie, Cracovie, Nuremberg… Ce périple sur les traces des horreurs de la Shoah a été suivi par un groupe de 96 Rochelais la semaine passée.
La Shoah par balles
Cette année, l’équipe pédagogique avait choisi comme thématique “la Shoah par balles”. Il s’agit du génocide des Juifs par des unités militaires mobiles exécutant leurs victimes à l’arme à feu. Plus d’un million d’hommes, femmes et enfants périrent ainsi, essentiellement au début de la Seconde Guerre mondiale avant que la “solution finale” ne soit imaginée.
Après une halte au Mémorial de la Shoah, à Paris, les lycéens se sont rendus à Lodz où ils ont notamment rencontré des historiens-archéologues sur les lieux d’une des premières fusillades de masse de la Shoah par balles. Guidés par Pierre Jérôme Biscarat et Michal de l’association Yahad In Unum (créée par le père Desbois), ils ont pu s’entretenir avec Josef, témoin de la Shoah par balles.
Cette rencontre a fait l’objet d’un entretien journalistique, réalisé par un petit groupe de lycéens, lors d’un atelier d’écriture encadré par Caroline Bonte, professeure d’histoire et géographie. Les élèves ont également rédigé un texte après la visite du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Ils étaient “très touchés” indique leur professeure.
Le texte des élèves de Fenelon :
“Nous traversons le brouillard qui voile l’horreur. Un quartier clos, des baraques austères et déjà les questions surgissent. Nous marchons sur les pas d’hommes, de femmes et d’enfants innocents morts au nom de leur identité. Nous pénétrons dans des bâtiments en briques rouges cernés de barbelés et découvrons cette horreur. Derrière l’amoncellement de cheveux, de chaussures, de valises, de lunettes, de prothèses et autres effets personnels se cachent plus d’un million de vies et d’histoires. Des regards de tous horizons se croisent. Peut-on vraiment trouver une réponse à cette barbarie ? Après une commémoration au mur des fusillés, nous sortons du camp conscient qu’il nous faut avancer vivants, citoyens du monde. Grâce à nos guides, nous avons réalisé que le travail de mémoire est essentiel pour assurer un avenir de paix dans nos sociétés.”
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