En Argentine, juifs et musulmans se sont affrontés lors du Mondial du houmous

« Faites du houmous, pas la guerre ». Le dialogue autour de la purée de pois chiche a dépassé les frontières israéliennes.

En septembre, le premier concours international s’est tenu à Buenos Aires, le « Mundial de Hummus« . L’enjeu était de taille: musulmans et Juifs se sont affrontés pour savoir lequel des vingt chefs amateurs sélectionnés cuisinerait le meilleur houmous.

Sachons-le d’entrée, c’est une Argentine musulmane qui a gagné (précédemment, nous avions écrit qu’il s’agissait d’une Turque, l’erreur est corrigée). Elle s’appelle Myriam Kabbara et a ravi les papilles des jurés avec une version du houmous qu’elle a tenu à garder secrète.

Cette principale d’une école islamique de Buenos Aires a tout de même avoué mettre de la tjina dans son houmous, ce qui reviendrait -a priori- à de la tehina, une purée de sésame. Trois cents personnes réunies pour la soirée l’ont applaudie.

Bonne gagnante, elle a déclaré: « Nous voulons tous nous respecter (…), j’ai aimé l’esprit de cette compétition. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les Juifs, et je pense qu’il est important de montrer que Juifs et musulmans peuvent être amis ».

Du houmous pour se parler

À l’origine de ce projet figurent le Congrès juif latino-américain et des associations locales de jeunes musulmans. Trois ans plus tôt, ils avaient commencé à organiser des sessions de dialogue informel autour d’un café et d’un thé. Puis, ils se sont invités aux dîners de la Pâque juive (Pessah) et de l’Iftar, le repas du soir pris pendant le Ramadan.

De fil en aiguille, l’idée d’un concours de houmous a germé. Il faut dire que la purée de pois chiche a des vertus insoupçonnables. Elle a plusieurs fois servi à amorcer le dialogue entre les deux communautés rompues à la défiance. En Israël, tout d’abord. En 2015, un restaurant de la ville de Netanya, près de Tel Aviv divisait l’addition par deux pour les Juifs et les Arabes qui s’asseyaient à la même table pour déguster son houmous.

Un an plus tôt, la page Facebook « Chick Peace » (au lieu de « chick peas » pour « pois chiches ») improvisait un jeu de selfies pour encourager au dialogue, en pleine guerre de Gaza. Il n’y a pas qu’en France que le conflit israélo-palestinien est importé.

Le houmous, instrument de diplomatie

L’origine incertaine du houmous lui a donné l’espace nécessaire pour se transformer en instrument du soft power. Il s’agit d’un plat moyen-oriental, mais qui l’a inventé? Les Juifs à l’heure du Temple de Jérusalem? Les Arabes, un peu avant? Les musulmans à partir de l’an 622? Mais alors comment expliquer l’existence de recettes iraniennes ou turques?

Le houmous, dont on peut aspirer le « h » pour le prononcer à l’orientale, s’est petit à petit transformé en ciment d’une région tumultueuse. Probablement grâce à la quantité faramineuse d’huile qu’il contient.

En matière de ciment, le mari de la gagnante a ajouté: « Nous voulons tous un autre événement comme celui-ci, pour prendre plus de temps à cuisiner et à manger ensemble ».

Source huffingtonpost

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