Le célèbre physicien, père de la théorie de la relativité, n’hésitait pas à prendre la plume pour répondre aux plus jeunes. Un recueil de ces courriers va paraître.
Albert Einstein est l’une des personnalités les plus marquantes du XXe siècle. Les travaux de cet homme qui a révolutionné la physique et la compréhension du monde dans lequel nous vivons continuent, plus de soixante ans après sa mort, d’alimenter le travail des physiciens actuels et de nourrir ses détracteurs. L’auteur des théories de la relativité restreinte et générale, père de la formule E = mc2 à l’origine de l’énergie nucléaire, avait la réputation d’un scientifique iconoclaste, volontiers rebelle face à l’autorité. Il s’avère qu’il était également particulièrement enthousiaste lorsqu’il s’agissait de communiquer sa passion pour la physique aux enfants.
Alors qu’il entretenait de nombreuses relations épistolaires avec ses pairs, il a également, tout au long de sa vie, répondu à des écoliers qui s’interrogeaient sur ses travaux ou aux enfants de sa famille qui lui demandaient des nouvelles. Alors que l’ensemble de sa correspondance a été léguée au musée hébraïque de Jérusalem, sa biographe, Alice Calaprice, en charge de la publication de ces écrits pour les années à venir, a compilé ces courriers échangés avec les plus jeunes dans un recueil intitulé Cher professeur Einstein : quand les enfants écrivaient à Albert Einstein et qu’il leur répondait, qui sortira le 4 octobre et dont le magazine belge Le Vif a pu se procurer des extraits.
Le piano et la menuiserie « plus bénéfiques » que l’école
Le jeune Arthur, âgé de 12 ans à l’époque, lui adresse ainsi en décembre 1928 un article qu’il a lui-même rédigé et une lettre le questionnant de façon très pertinente sur sa célèbre théorie de la relativité restreinte : « J’aimerais savoir si le mouvement existe réellement avec ses phénomènes associés tels que l’inertie, etc., dans un espace qui ne contient pas d’autre objet que l’individu ou le mécanisme qui essaie d’entrer en mouvement. Ne serait-il pas immobile dans la mesure où, s’il se déplaçait, il ne serait ni plus près ni plus loin de quoi que ce soit ? ». Une question à laquelle il répond de façon très sérieuse, expliquant au jeune garçon qu’il ne peut se prononcer de façon certaine, mais qu’il n’est pas « sensé » de parler de mouvement dans ce cas précis. Il incite également à la fin de sa lettre Arthur, physicien en herbe, à attendre « d’avoir appris quelque chose d’utile avant d’enseigner aux autres ».
On retrouve également dans cet ouvrage des courriers d’Albert Einstein à ses enfants, nièces et neveux, comme celui adressé à son fils Eduard, à qui il conseille notamment le piano et la menuiserie, les « activités les plus bénéfiques, encore plus que l’école ». À une élève de sixième qui lui demande si les scientifiques prient et croient en un dieu, il répond que ceux-ci « croient que tout ce qui se passe, y compris les affaires humaines, est soumis aux lois de la nature. Par conséquent, un scientifique n’est pas disposé à croire que le cours des événements peut être influencé par la prière ». Albert Einstein était en effet, plus qu’un génie dans son domaine, un humaniste indécrottable.
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