Quand Daniel Zaguri le rendit enfin, son rapport, beaucoup se félicitèrent que Traoré, l’assassin de Sarah, serait in fine, jugé aux assises.
40 pages, le rapport, qui veut ménager , m’explique-t-on de source sûre, la chèvre et le choux, notant dans le corps du rapport le caractère antisémite de l’assassinat, mais n’ayant pas le courage de l’écrire dans les Conclusions. Du Zaguri, le même qui avait déclaré l’assassin de Sébastien Selam irresponsable et dont l’expertise fut, onze ans plus tard, invalidée.
Onze ans quand même. Le Temps judiciaire, ça s’appelle.
Ça ne vous aura pas échappé : j’ai fait et je fais encore résolument partie des sceptiques face à cet embrouillamini dont je vous livre les meilleurs moments. Car les privilégiés qui ont eu accès direct au rapport de Daniel Zaguri dans l’affaire Sarah Halimi nous en ont distillé des bribes, comme on ferait d’un nectar.
L’expert psychiatre soufflerait, dit un quotidien, le chaud et le froid[1] : A la lumière des informations à disposition et des données de l’examen clinique, il ne paraît pas possible d’affirmer que Madame Lucie Attal[2] a été délibérément recherchée pour être massacrée parce qu’elle était juive. Par contre, le fait qu’elle soit juive l’a immédiatement diabolisée et a amplifié le vécu délirant, a focalisé sur sa personne le principe diabolique qu’il fallait combattre et a provoqué le déferlement barbare dont elle a été la malheureuse victime, résume Zaguri dans le corps du rapport, précisant : Autrement dit, le crime de Kobili Traore est un acte délirant et antisémite, ce qui accréditerait l’hypothèse d’un crime commis en raison de la religion de la victime. Mais n’allant pas jusqu’à acter ça dans ses Conclusions.
Faites un effort, aussi, et tentez de comprendre ! Sarah Halimi n’a peut-être pas été délibérément recherchée et tuée parce que juive, mais le fait que Kobili Traoré réalise qu’elle l’était à l’entrée de l’appartement se serait télescopé avec la thématique délirante, l’associant immédiatement au diable et amplifiant le déchaînement frénétique haineux et vengeur , vous répète l’expert, émettant l’hypothèse, même si l’enquête n’a pas établi l’existence d’une haine antisémite chez le suspect, que dans le bouleversement délirant, le simple préjugé ou la représentation banale partagée se sont transformés en conviction absolue, ajoutant qu’un crime peut être délirant et antisémite mais choisissant la prudence, l’appartenance religieuse de Sarah Halimi s’étant télescopée avec la thématique délirante de Kobili Traoré, l’associant immédiatement au diable.
Allez, Daniel Zaguri, moi je dis que vous y êtes presque, tant ça a l’air dur à sortir, que Sarah fut tuée parce que juive. Et seulement parce que juive. Et je vous livre la réaction d’un ami psychiatre à la lecture de votre expertise :
L’explication de l’expert psychiatre est la suivante: en proie à un délire – il se croit possédé par le diable – le meurtrier présumé se retrouve face à Mme Halimi et pense qu’elle est l’incarnation du Malin. Il s’acharne alors sur elle, aux cris d’Allahou Akbar, entrecoupés d’insultes et de versets du Coran puis la précipite du haut de son balcon. J’ai tué le sheitan (le démon, en arabe), avait hurlé le jeune homme selon des témoins.
Les faits, on ne les connaît que trop.
J’ai cherché un témoin de l’agression, en vain. Il semble que tout se soit passé entre la victime et l’assassin.
Examiner un patient c’est faire des observations sur son état.
Ces conclusions ne nous disent pas si un diagnostic a été posé, s’il est toujours délirant.
Tout ce que nous avons c’est une explication sur ce qui s’est passé.
Mais là où ça devient passionnant, c’est le mystère de l’origine des informations. Comment le psychiatre sait-il que cet homme a été en proie à un délire dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 ?
Comment, si ce n’est en se fiant au récit de cet homme lui-même, peut-il dire qu’il s’est cru possédé par le diable ?
Y a-t-il un nouveau moyen dont j’ignore l’existence et qui permet d’avoir une radiographie, une échographie, une imagerie cérébrale, une trace dans les archives neuronales, de ce qui s’est passé dans la tête de quelqu’un il y a 5 mois ?
Et le reste est à l’avenant, puisqu’on nous dit même ce qu’il pensait de Sarah.
Mais où est l’examen psychiatrique ? On dirait un compte-rendu de la police ou du procureur
Cette affaire est, depuis le début, une honte, un scandale.
On crache sur elle, sur la communauté juive, sur la psychiatrie, et aussi sur nous en nous prenant pour des imbéciles.
Et moi, quand j’apprends que pendant ce temps, il faut craindre pour la santé mentale de Salah Abdeslam, parce que l’isolement favorise la décompensation, je me dis que décidément ça en fait des soucis tout ça. Et je me reprends une dose de Nothing else matter.
[1] Le Parisien.
[2] Le nom de jeune fille de Sarah Halimi.
Sarah Cattan
Excellente analyse de Madame Sarah Cattan,
Merci beaucoup.
Excellente analyse en effet, Sarah Cattan. Émile Zola, du temps de l’affaire Dreyfus, n’aurait guère fait mieux. C’est dire que, le moment venu, Maître Gilles William Goldnadel pourra, suite à sa plaidoirie, compter sur votre compétence pour couvrir cette autre affaire qui “est, depuis le début, une honte, un scandale”.
L etat francais disculpe les crimes perpetres par ses citoyens musulmans . Pour les Juifs c est encore pire ! La politique de ce pays ne changera plus jamais . Les Juifs qui vivent encore en france sont de doux reveurs !
Un Juif peut continuer à vivre en France sans être un doux rêveur, s’il est prêt à faire preuve de résistance (et s’il en est capable, bien sûr, tout en tenant compte de ses aptitudes et de sa situation familiale).
La lutte pour le maintien de la laïcité, en France comme ailleurs, n’est pas un vain mot.
L’islam rendrait-il les gens dingues ?
Tout fanatisme religieux, et plus particulièrement le fanatisme religieux islamique, aujourd’hui, peut en effet rendre quelqu’un “dingue”.
C’est sans doute la raison principale retenue par le philosophe (musulman) Abdennour Bidar pour envisager des réformes dans ladite religion.