Dans son ordinateur et son téléphone, des images explicites et des vidéos de décapitation avaient été retrouvées.
« Je n’étais pas conscient du mal que je faisais ». Ce repentir, lancé en début d’audience par Idriss Kasmaz, ce mardi au tribunal correctionnel de Beauvais, n’a pas convaincu les juges. Il faut dire que le jeune homme de 20 ans – condamné à trois ans de prison dont deux ferme – était renvoyé pour la seconde fois en deux ans devant le tribunal pour apologie du terrorisme.
« La dernière fois, déjà, il avait joué le couplet de l’homme qui a compris la leçon », a rappelé la procureur Mélanie Delsahut, qui avait requis cinq ans de prison, dont trente mois avec sursis. Me Benoît Varin, dans une plaidoirie habile, avait de son côté plaidé la relaxe, arguant un simple partage d’image, mais pas d’apologie.
Remarqué par la DGSI
En juillet 2016, Idriss Kasmaz est sous contrôle judiciaire, assigné à résidence durant l’Euro de football qui se déroule en France. Mais la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) remarque son activité sur Facebook. Un signalement est fait au procureur, et la police judiciaire de Creil l’interpelle le jeune homme le 7 juillet. Dans son ordinateur et son téléphone, images explicites, vidéos de décapitation… Sa photo de profil Facebook le met en scène cagoulé, l’index pointé vers le ciel, à l’image des combattants de Daech. « C’était une sorte d’allégeance », admet-il ce mardi.
Sa fascination pour Daesh ira jusqu’à une conversation avec Rachid Kassim, suspecté d’avoir commandité plusieurs attentats en France depuis la Syrie. « J’étais attiré car Daech combattait les Kurdes, admet Idriss Kasmaz, d’origine turque. Mais c’est terminé, j’ai changé en prison. » Le tribunal ne l’a pas cru, aiguillé par des psychiatres qui l’ont jugé « capable de dissimulation et présentant une dangerosité sociale non négligeable ».
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