La «Claims Conference» demande à Berlin d’indemniser les juifs d’Algérie, pour les spoliations pendant la Shoah, après ceux du Maroc et de la Tunisie.
La «Conference on Jewish Material Claims Against Germany», également appelée «Claims Conference et Jewish Claims Conference» (JCC) est une organisation créée, en 1951, composée d’associations juives et dont le but est de réclamer des dédommagements pour les victimes du national-socialisme et les rescapés de la Shoah.
Son siège se trouve à New York mais des antennes existent, également, à Francfort, Vienne et Tel Aviv. En France, l’Alliance israélite universelle et le CRIF représentent le droit des victimes auprès de la «Claims Conference». Même s’il reconnaît que la situation était différente de la Pologne et ses camps «cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de persécution, et nous pensons, donc, que les personnes sont éligibles à un dédommagement», a notamment déclaré Greg Schneifer.
L’Algérie, alors sous le régime collaborationniste français de Vichy, avait introduit une série de mesures antisémites, notamment la déchéance de la nationalité française, en octobre 1940.
Schneider explique qu’il y avait environ 130.000 juifs, en Algérie, durant la Deuxième Guerre mondiale, estimant que 25.000 d’entre eux vivent encore, principalement en France.
Selon Jean Laloum, historien spécialisé dans l’histoire juive contemporaine d’Afrique du Nord, au Centre national de la Recherche scientifique (CNRS), et durant la guerre, le quota d’élèves juifs dans les écoles primaires et secondaires, en Algérie, est passé de 14 à 7 %. Celui des juifs qui pouvaient travailler en tant que médecins, avocats, pharmaciens, sages-femmes, architectes et autres domaines professionnels, a été réduit à 2%, précisera-t-il. Laloum souligne que les hommes d’affaires juifs étaient, également, pris pour cible, après que des lois antisémites ont été introduites, pour transférer la propriété des juifs à des hommes d’affaires non-juifs.
Les historiens affirment, également, qu’il y avait des camps de travail au sud de l’Algérie, pendant la guerre, et certains des prisonniers étaient juifs. Laloum a, indiqué, pourtant, ne pas savoir combien de juifs algériens ont été envoyés dans ces camps de travail. Pour rappel, Jean Laloum avait lancé un appel à témoin pour retrouver les personnes de confession israélite victimes de spoliation de leurs biens, en Algérie, durant la colonisation, sous le régime de Vichy, entre 1941 et 1943. La démarche de la «Claims Conference» obéit à une logique de généralisation pour convaincre le gouvernement allemand d’étendre l’éligibilité à indemniser davantage de juifs qui ont vécu la Shoah.
Si le gouvernement allemand a déjà reconnu la persécution des juifs tunisiens et marocains et les a indemnisés, en Algérie l’absence de Mellahs, sorte de ghettos, encore moins de camp de concentration, en Algérie, ni l’obligation de porter l’étoile jaune, ont fait que les juifs d’Algérie n’étaient pas éligibles à une indemnisation, a encore expliqué Schneider. «Nous essayons de faire reconnaître les autres persécutions comme le fait que leur citoyenneté française a été révoquée», ajoutera-t-il.
Si des juifs tunisiens ont bien été victimes du nazisme, ceux du Maroc et d’Algérie sont les victimes de la France et d’elle seule. l’Allemagne doit indemniser, mais quand même pas tout le monde! Demandez donc à la France pourquoi des sommes des spoliations ont été versées au Trésor public et non aux victimes juives sur ordre de Robert Schuman, ce grand européen qu’on exalte?