Israël commence à sévir contre Al Jazeera

Les autorités israéliennes ont commencé mercredi à sévir contre Al Jazeera en lançant la procédure de retrait de son accréditation à un journaliste de la chaîne d’information qatarie à Jérusalem.

Le bureau de presse du gouvernement israélien (GPO) a annoncé dans un communiqué avoir décidé de révoquer la carte délivrée à Elias Karram. Cette révocation est encore soumise à un entretien préalable avec le journaliste.

Le GPO invoque des propos tenus par Elias Karram en 2016 et mettant en doute, selon le bureau de presse, sa neutralité dans la couverture du conflit israélo-palestinien.

Cette sanction est la première mesure concrète annoncée contre un journaliste de la chaîne depuis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé le 26 juillet sa volonté d’expulser la chaîne, qu’il accusait d’inciter à la violence.

L’esplanade des Mosquées à Jérusalem était alors en proie à un nouvel accès de fièvre entre Israéliens et Palestiniens, provoqué par la décision israélienne d’installer des détecteurs de métaux aux entrées du site. Cette décision faisait suite à l’assassinat de deux policiers israéliens près de l’esplanade le 14 juillet.

Le GPO invoque des déclarations faites par Elias Karram le 26 mai 2016 sur une chaîne proche des Frères musulmans, selon le bureau de presse du gouvernement. Elias Karram y dit concevoir son métier comme faisant « partie intégrante de la résistance » palestinienne contre Israël, selon une vidéo de l’entretien diffusée par le GPO.

« Ces propos remettent en question la faculté de Karram, représentant d’un média étranger, à couvrir en tant que journaliste professionnel le conflit israélo-palestinien auquel il prend, selon ses propres dires, une part active », dit le GPO.

Sollicité par l’AFP, le bureau d’Al Jazeera à Jérusalem a décliné tout commentaire.

Israël accuse depuis des années Al Jazeera de partialité dans sa couverture du conflit avec les Palestiniens.

Le ministre israélien des Communications, Ayoub Kara, avait indiqué le 6 août qu’il allait demander au GPO d’annuler les accréditations des journalistes d’Al Jazeera et qu’il avait approché les compagnies de télévision par câble et par satellite pour qu’elles cessent de diffuser la chaîne.

Al Jazeera est « devenue le principal outil de Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique), du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran », tous ennemis d’Israël, avait-il dit.

La chaîne avait dénoncé sa fermeture annoncée comme une mesure « grave (…) de la part d’un Etat qui prétend être la seule démocratie du Moyen-Orient ».

Les mesures coercitives contre Al Jazeera risquent de se heurter à des obstacles légaux. Mais M. Netanyahu s’était dit prêt le 26 juillet à essayer de modifier la loi.

Source romandie

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4 Comments

  1. « L’esplanade des Mosquées à Jérusalem était alors en proie à un nouvel accès de fièvre entre Israéliens et Palestiniens, provoqué par la décision israélienne d’installer des détecteurs de métaux aux entrées du site. »
    Lamentable de lire ca sur Tribune « Juive »

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