Au Proche-Orient, l’accès à Al-Jazeera de plus en plus limité

Dimanche 6 août, Israël a annoncé son intention de fermer les bureaux de la chaîne qatarienne Al-Jazeera, situés à Jérusalem est.

Plusieurs pays comme l’Arabie saoudite ou l’Algérie ont déjà interdit l’installation de la chaîne qatarienne sur leur territoire. Mais contrôler la diffusion satellite d’Al-Jazeera est beaucoup plus compliqué.

Dimanche 6 août, Israël a annoncé vouloir fermer l’antenne israélienne de la chaîne qatarienne Al-Jazeera. Cette mesure conduirait à limiter un peu plus la diffusion de la célèbre télévision d’information en continue. Celle-ci a déjà été interdite dans d’autres pays comme l’Algérie, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Bahreïn les Émirats arabes unis, la Syrie, l’Irak ainsi qu’une partie du Yémen et la Libye sous contrôle du général Khalifa Haftar.

« La diffusion d’Al-Jazeera se fait essentiellement par satellite. Il est donc impossible pour un gouvernement d’entraver sa diffusion dans la mesure où la réception se fait grâce à des paraboles individuelles », souligne Mohammed El Oifi, politologue, spécialiste des médias au Moyen-Orient.

Les événements de l’esplanade des mosquées

Pour le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et Ayoub Kara, son ministre des communications, la chaîne qatarienne aurait attisé les événements récemment survenus sur l’esplanade des mosquées. Ayoub Kara a même présenté Al-Jazeera comme « le principal outil de Daech, du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran ».

Depuis des années, l’État hébreu dénonce régulièrement la partialité d’Al-Jazeera dans sa couverture du conflit israélo-palestinien. « En 2001 par exemple, dans le sillage de la deuxième intifada, le gouvernement de l’époque avait « gelé » les accréditations des journalistes d’Al-Jazeera, rappelle Mohammed El Oifi . Mais la Cour suprême israélienne avait cassé cette décision et la chaîne avait pu continuer son travail en toute légalité, en Israël et dans les territoires occupés ».

La récente montée des tensions autour de l’esplanade des mosquées à Jérusalem a ravivé les attaques contre la chaîne.

Dimanche 6 août, Ayoub Kara a annoncé la mise en place d’une série de mesures contre la chaîne qatarienne, telles que l’annulation des accréditations pour ses journalistes ou l’arrêt des liaisons par câbles et satellitaires, principales sources d’accès à Al-Jazeera pour la communauté arabe israélienne. Le ministre de la sécurité intérieure devrait également engager une procédure pour faire fermer les bureaux de la chaîne, situés à Jérusalem ouest.

Une décision immédiatement dénoncée par la chaîne qatarienne qui a annoncé vouloir contester cette décision en justice.

Israël peut-il réellement fermer les bureaux d’Al-Jazeera à Jérusalem ?

« La liberté de la presse est protégée par la loi et comme la majorité des correspondants d’Al-Jazeera sont des citoyens israéliens, le recours aux tribunaux sera systématique et le système judiciaire peut freiner ou annuler la décision du gouvernement », souligne Mohammed El Oifi. « Mais si on le compare à celui de 2001,le gouvernement actuel est plus disposé idéologiquement et politiquement à fermer cette chaîne »

Israël et les pays du Golfe

L’annonce d’Israël marque un infléchissement de sa politique régionale. Anciennement proche du Qatar, l’État hébreu cherche désormais à « mettre en avant ses relations avec d’autres pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et dans une moindre mesure, l’Arabie saoudite ».

Depuis le 5 juin, l’Arabie saoudite et ses alliés imposent un embargo à Doha, qu’ils accusent notamment de soutenir le terrorisme. Pour faire cesser le blocus, ils exigent la mise en application de plusieurs mesures par le Qatar, parmi lesquelles la fermeture d’Al-Jazeera. Ce que le petit émirat refuse de faire.

Source lacroix

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1 Comment

  1. A quand le retrait d’accréditation des représentants de l’AFP (dite Agence France Palestinienne) infiniment plus nocive qu’Al Djazira ?

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