Applaudissements, ovations, sourires… le public de l’avant-dernière soirée du Live au Campo ce mardi soir a fini plus que satisfait après le concert. Et il avait bien raison. Le spectacle proposé par Asaf Avidan et Catherine Ringer a répondu à toutes les attentes.
20h30. Les organisateurs annoncent le début de la soirée et le public acclame les artistes. Il faudra attendre encore quelques minutes pour que la sublime ex-Rita Mitsouko arrive sur scène, toujours réinventant les codes de la mode. Habillée avec une combinaison rouge et portant un bandeau coloré sur ses cheveux tressés, on dirait que Catherine Ringer ne voit pas le temps passer.
Avec le même dynamisme du haut de ses 60 printemps, l’emblématique artiste française a déjà conquis son public. C’est l’occasion de découvrir les titres de son prochain album en solo, La cuisine de Tatie Cathy-Chroniques et fantaisies, six ans après Ring n’Roll.
La foule écoute avec fascination, un peu d’intrigue et se laisse enchanter par l’univers si particulier de l’artiste qui interprète chacune de ses chansons comme des pièces de théâtre.
«Senior? Ah mais j’adore!», lance Catherine Ringer toujours pleine de vie, pendant qu’elle ouvre le concert avec son nouveau titre «Senior».
Petites histoires, chroniques, fantaisies et sensations dominent les nouvelles paroles de l’authentique sexagénaire. C’est le cas, par exemple, d’une de ses nouvelles chansons qui parle d’une petite planète qui sort de son orbite, peuplée seulement par des musiciens. Pour ceux qui ne sont pas allés au concert, il faudra donc attendre la parution de ce deuxième album jusqu’à novembre prochain.
Mais Catherine Ringer n’oublie pas ses vieux morceaux. Lorsque la chanteuse annonce qu’elle interprétera «aussi des chansons plus vielles et même de très vielles chansons», les ovations s’intensifient et l’adrénaline commence à monter.
Avec une perruque rouge et frisée, l’ex-Rita Mitsouko enchaîne avec «Singing in the Shower». Le public, debout, accentue les applaudissements et vibre au son de Rita Mitsouko, sans Fred. Mais Catherine Ringer évoque Fred Chichin à plusieurs reprises et lui rend hommage avec des nombreux morceaux.
L’apogée de cette partie de la soirée parvient avec les deux derniers tubes mythiques que l’artiste présente. Tout d’abord «Marcia baila». Le public ne se retient plus et descend des gradins pour être au plus près de la star. Et enfin, le classique «Andy» qui ne peut pas manquer.
Danse, bonnes vibrations et souvenirs ont clôturé la première partie de cette soirée au festival. De la pression pour Asaf Avidan, qui a réussi malgré tout à faire bouger le public de la même manière.
Asaf Avidan, un artiste qui défie la loi de gravitation
Pour Asaf Avidan, ce n’est pas difficile d’hypnotiser son public. Avec une voix unique et inimitable, le chanteur israélien de 37 ans envoûte les spectateurs à travers un univers captivant dès son arrivée au scénario.
Protagoniste de la deuxième partie de la soirée, l’artiste débute sa présentation avec des chansons plus «chill» et une ambiance plus intime. Le public, déjà un peu plus détendu et moins agité, se laisse guider par cette douceur et clarté de sa voix et va s’asseoir aux couloirs des gradins pour se rapprocher de la scène.
Le fort esprit de Asaf Avidan se perçoit dans tout le Campo Santo. Le jeu des lumières du «stage» accompagne le public dans ce voyage pendant que la silhouette longiligne de l’artiste interprète ‘’Different Pulses’’ et ‘’Over my head’’. Les cœurs dansent au rythme de la musique servis par une voix aigüee et bouleversante, souvent comparée à Janis Joplin, Robert Plant ou encore Jeff Buckey.
Véritable ovni de la dimension pop-folk, Asaf Avidan se montre assez sage au début et devient plus spontané et électrique au fil de ses chansons. Le public se réjouit à la fin de chacun de ses morceaux, surtout quand il pousse sa voix vers l’aïgu.
Après un magnifique solo de guitare dans la chanson « Bang bang », le public est subjugué. Asaf Avidan remercie les applaudissements qui ne cessent de s’accentuer: «Merci beaucoup. Je crois que cela mérite un peu de whisky», dit l’amateur de cette boisson pendant qu’il va chercher son verre.
Et c’est à ce moment que son tube « Reckoning Song/One Day » commence à sonner. Peu à peu, la foule se met debout et descend des gradins, incitée par trois filles qui commencent à danser devant la scène. « One day baby we’ll be old, oh baby we’ll be old’’ entonne tout le Campo Santo.
Après quelques nouveaux titres, le concert continue au rythme de « Love it or Leave it ». Et quand tout le monde croyait que la fin était arrivée, Asaf Avidan revient après un rappel. « C’est un peu stupide », rigole-t-il, en expliquant que dans ce métier ça se passe toujours comme ça.
Il enchaîne avec « The Devil and Me », chanson qui invoque son passé avec The Mojos et qu’il dédie à un de ses amis.
Une ambiance plus décalée se met en place et l’artiste se permet plusieurs blagues et des superbes improvisations.
« Je veux demander quelque chose à chacun d’entre vous ce soir […] Explorons notre pouvoir au-delà de la loi de gravitation » (Let’s explore our power over the force of gravity), se régale le chanteur en employant un ton plus philosophique qui le caractérise fortement.
Ses morceaux mettent en scène des malheurs et bonheurs de sa vie et nous conduisent dans la plupart a une réflexion sur la valeur de note existence. « Le pouvoir est en nous […] Tout le monde a en soi le pouvoir de s’émanciper, de se libérer, de l’étreinte de toute la planète ».
Et ainsi la soirée se termine, avec un Campo Santo qui commence à bondir, remettant en question la loi de gravitation.
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