Microsoft mise sur la cyber-sécurité israélienne

Si les virus Petya ou Wannacry ont fragilisé les entreprises du monde entier, Israël a été préservé de ce vent de panique. Par son expérience militaire, l’Etat hébreu a acquis un savoir-faire de tout premier ordre dans le domaine de la cybersécurité. Une valeur ajoutée qui attire de nombreux poids lourds de l’économie numérique dont Microsoft.

La sécurité n’est plus une option pour Microsoft, mais une nécessité. La sécurité est la préoccupation première des clients du cloud.” Le géant américain a pris la mesure de la menace selon Michael Dolinsky. Le fondateur de la start-up israélienne Aorato, Advanced Threat Analytics platform, est aujourd’hui à la tête du service “Analyse avancée des menaces” chez Microsoft.

En 2014, sa start-up a été rachetée pour 200 millions de dollars. La première d’une longue série puisqu’en trois ans, la compagnie californienne a racheté quatre start-up israéliennes, toutes dans le domaine de la cyber-sécurité et du cloud. En septembre 2015, Microsoft jette son dévolu sur Adallom our 320 millions de dollars. L’entreprise israélienne sécurise l’utilisation des applications d’entreprise en tant qu’utilisateur (SaaS), vérifie l’activité des utilisateurs et protège les employés et les actifs numériques contre les menaces en temps réel. Fin 2015 pour 150 millions de dollars, c’est le tour de Secure Island Technologies, un leader dans la protection des données.

L’identité et les données au coeur de la stratégie sécurité

Toutes ces entreprises ont conservé leur structure et leurs fondateurs ont acquis des rôles opérationnels au sein de Microsoft. “Nos trois entreprises – qui fonctionnent maintenant dans le cadre de Microsoft – se concentrent sur les entités que vous pourriez voir à l’avenir : l’identité et les données“, explique Dolinsky. “L’angle traditionnel est le réseau et l’infrastructure mais Microsoft essaie de prendre un angle différent. C’est la raison principale pour laquelle ils ont acheté des entreprises israéliennes comme les nôtres.”

En 2017, Microsoft acquiert deux nouvelles entreprises, Hexadite et Cloudyn, pour 100 et 50 millions de dollars. La première utilise l’intelligence artificielle pour protéger les réseaux de toute attaque et la deuxième exploite une plateforme SaaS permettant d’automatiser le suivi des coûts des services cloud, en fournissant des outils analytiques et d’optimisation en temps réel. Avec Qualcomm notamment, Microsoft a aussi investi dans Team 8, un incubateur consacré à la cybersécurité, créé par des anciens de la fameuse unité 8200 de l’armée israélienne spécialisée dans la high-tech.

Microsoft prêt à investir un milliard de dollars par an en cybersécurité

Microsoft qui emploie déjà 1600 personnes en Israël dont 1000 dans ses services de Recherche & Développement cherche à diversifier son portfolio afin d’optimiser ses parades face aux menaces des hackers. Lors d’un récent sommet de la cybersécurité à Tel-Aviv, Bharat Shah, le responsable Microsoft des acquisitions en sécurité, a estimé que sa compagnie était prête à investir un milliard de dollars par an dans ce secteur.

Israël pourrait ainsi continuer à récolter les fruits de son expérience selon Assaf Rappaport, fondateur d’Adallom : “Le secteur de la cyber sera toujours plus important en Israël qu’ailleurs, et ce, en raison de l’armée. Il faut dire qu’Israël est probablement le pays le plus attaqué et celui qui peut repérer en premier les nouveaux types de hacking. Malheureusement, nous sommes expérimentés… Il existe également des investissements gouvernementaux dans les écoles secondaires et les programmes universitaires et, bien sûr, le développement du cybercentre de Beersheva. Les investissements israéliens dans ce domaine ont progressé de 23% entre 2015 et 2016, passant de 560 à 689 millions de dollars. Aujourd’hui, l’Etat hébreu compte 500 start-ups spécialisés dans la cybersécurité.

Source usinedigitale

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