L’installation de ces portiques, après l’assassinat de deux policiers israéliens, avait été interprétée par les Palestiniens comme la volonté de la part d’Israël d’étendre son contrôle sur le site. Ils seront remplacés par «une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d’autres moyens».
Le gouvernement israélien joue l’apaisement. Il a annoncé retirer les détecteurs de métaux qu’il avait installés aux entrées de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, une mesure de sécurité qui avait généré des violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens. La décision a été annoncée par le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou, après une intense mobilisation diplomatique internationale visant à empêcher une extension de la crise.
Le cabinet de sécurité israélien a accepté «la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l’inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d’autres moyens», a ainsi déclaré le bureau du premier ministre dans un communiqué. Des responsables musulmans ont déclaré ce mardi que les détecteurs avaient été enlevés à toutes les entrées.
Il n’était pas possible de savoir immédiatement quelle était la nature des «technologies avancées» mentionnées par le communiqué officiel israélien. Mais des caméras ont été installées cette semaine à certaines entrées du site. On ignorait également si ces nouveaux dispositifs seraient acceptés par les Palestiniens. «Ce mouvement est un mouvement de la rue», a déclaré cheikh Raed Dana, un responsable du Waqf, l’organisme qui administre les biens musulmans. «Nous, en tant que Waqf, nous écoutons la rue. Si la rue dit oui, nous disons oui; si la rue dit non aux mesures, nous dirons non», a-t-il indiqué.
Éviter l’escalade avant la prochaine journée de prière
Les autorités israéliennes avaient installé les détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade à la suite de l’assassinat le 14 juillet de deux policiers israéliens par trois Arabes israéliens. Les Palestiniens ont interprété cette mesure comme le signe d’une intention des Israéliens d’étendre leur contrôle sur le site. Pour protester, ils ont refusé d’entrer sur l’esplanade et ont décidé au lieu de s’y rendre de prier dans les rues environnantes. Les autorités israéliennes ont déclaré que l’installation des détecteurs aux entrées de l’esplanade était justifiée par le fait que les auteurs de l’attentat du 14 juillet avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour attaquer les policiers israéliens.
Au cours de manifestations de protestation contre les détecteurs, des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes au cours desquels cinq Palestiniens ont été tués. Trois civils israéliens ont été tués pendant la même période par un Palestinien qui est entré dans une maison d’une implantation israélienne de Cisjordanie et les a frappés à coups de couteau.
La décision d’enlever les détecteurs de métaux intervient après des discussions entre Nétanyahou et le roi Abdallah II de Jordanie. Le souverain a demandé par téléphone au chef du gouvernement israélien le retrait des détecteurs de métaux. La Jordanie est le gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem. La décision intervient aussi après l’arrivée lundi en Israël de l’émissaire pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, avec lequel Nétanyahou s’est entretenu dès son arrivée.
Dans la journée de lundi, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, avait déclaré qu’il était «extrêmement important» que la crise soit résolue avant vendredi prochain, jour de la prière pour les musulmans, pour éviter une poursuite de l’escalade.
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