Le CRIF à la Cour d’Appel de Paris pour évoquer l’affaire Sarah Halimi

Francis Kalifat a rencontré pendant près de 2 heures vendredi matin Mme Champrenault, Procureure générale près la Cour d’appel de Paris. Il lui a fait part de la douleur de la famille et de la totale incompréhension de la communauté juive, et au-delà, de nos concitoyens, devant le refus de qualifier d’antisémite le meurtre de Mme Halimi par la Justice.
Catherine Champrenault

Francis Kalifat a rencontré pendant près de 2 heures ce matin Mme Champrenault, Procureure générale près la Cour d’appel de Paris. Il lui a fait part de la douleur de la famille et de la totale incompréhension de la communauté juive, et au-delà, de nos concitoyens, devant le refus de qualifier d’antisémite le meurtre de Mme Halimi par la Justice.

La Procureure générale, qui a commencé ses propos en déclarant que la Justice s’incline devant la tragédie absolue qu’a connue Mme Halimi, et la souffrance de sa famille, a donné sa vision juridique du dossier. Elle a notamment expliqué en quoi les indices étaient insuffisants pour retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme. La Justice estime, à ce stade de l’enquête, qu’il n’existe pas suffisamment d’indices « graves et concordants » pour démonter « la nature préméditée d’une agression antisémite ».

Francis Kalifat a quant à lui développé l’évidence du caractère antisémite de ce meurtre, à travers un certain nombre d’éléments.

Reprenant chaque élément qui permet de montrer pourquoi le caractère d’antisémitisme aurait dû être retenu, Francis Kalifat a longuement expliqué à la Procureure générale les éléments qui permettent sans aucun doute possible de comprendre le caractère antisémite de l’agression.  Francis Kalifat a regretté que la Justice ait fait le choix de s’enfermer et de restreindre plutôt que de garder toutes les options ouvertes afin de se donner les moyens de les analyser.

Il a expliqué que cette perception du manque de réalisme de la Justice cause une grande inquiétude voire une perte de confiance de nos concitoyens dans une justice qui refuse de voir les éléments constitutifs d’antisémitisme pour ce qu’ils sont.

La Procureure, qui a montré son empathie pour la famille et son intérêt pour la thèse développée par le Président du Crif, a souligné que l’on n’était qu’au début de l’enquête et que tout élément nouveau pourrait faire évoluer le dossier.

A ce stade, la Justice attend la remise du rapport de l’expert psychiatrique pour le 8 août prochain et des expertises des moyens de communication du meurtrier qui sont en cours.

Francis Kalifat était accompagné de David-Olivier Kaminski, membre du bureau exécutif du Crif et désigné par le Crif pour assister le fils de Mme Halimi dans la procédure, et de Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif.

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