Le 15 juillet 2017 marque le 75ième anniversaire de la rafle la plus ignoble de l’Histoire de France. Ce jour-là, la France sous Occupation a perdu sa boussole, la collaboration et le mouchardage allaient de pair. Vichy avait brisé toutes les notions de fraternité et de justice envers une partie noble du peuple français.
A l’époque, l’Etat Juif n’existait pas et donc il est tout à fait naturel que le chef actuel du gouvernement israélien participe aux commémorations aux côtés du président de la République française.
Et pourtant, à la veille de la visite de Nétanyahou, un vieil historien grincheux israélien ose écrire dans les colonnes du Monde : « le Premier ministre d’Israël est à la tête d’un gouvernement qui se situe bien à droite du Front national (FN). »
Comment faire cette comparaison insensée et grotesque 75 ans après l’hécatombe ? Comment, dans la même veine, peut-il dénoncer ce qu’il appelle la « souveraineté juive » ? Pis encore, cet historien d’extrême-gauche lance un appel désespéré au Président Macron : « Soyez ferme face à Nétanyahou ». Ces propos ne sont-ils pas une sorte de « collaboration » indirecte avec un pays étranger ?
Depuis la tristement célèbre affaire de l’Altalena, la gauche israélienne semble ne pas pardonner à la droite, à cette majorité d’aujourd’hui qui a osé « voler » le pouvoir. Dans son cri de SOS à Macron, Sternhell, et avec lui plusieurs intellectuels du soi-disant « camp de la paix », prétendent avec arrogance et prétention détenir la vérité historique et le monopole de la pensée unique. Ils tentent par des moyens parfois malsains de délégitimer un gouvernement élu démocratiquement. Il est bien entendu légitime de critiquer la politique du gouvernement Nétanyahou, mais il est aussi interdit de le salir et de le mépriser par des propos qui dépassent l’entendement dans les colonnes d’un journal étranger connu par sa partialité grotesque sur le conflit avec les Palestiniens.
Sur le fond, Emanuel Macron n’a sans doute pas besoin des conseils d’un historien étranger, il est plus facile et plus logique de consulter les diplomates du Quai d’Orsay. Ses propos à l’issue de sa dernière rencontre avec Mahmoud Abbas prouvent que la France n’a pas évolué dans sa politique proche-orientale. Elle demeure pro-arabe, car comment expliquer une condamnation ferme et sans proportion contre « la colonisation israélienne » sans souffler un mot sur l’incitation à la haine, et le versement de salaires aux familles des terroristes. S’agit-il d’une méconnaissance du dossier ou simplement de la mauvaise foi et la continuité d’une politique partiale, qui, depuis le Général de Gaulle, n’a rien achevé de positif pour trouver une solution adéquate ?
A la lumière de ce triste bilan, osons espérer que la prochaine rencontre Macron-Nétanyahou à Paris sera constructive. Au lendemain du 14 juillet et de la visite de Donald Trump, la réflexion historique, les leçons du passé, et la Realpolitik ne devraient-elles pas prévaloir sur les obsessions de certains intellectuels qui ne représentent qu’eux-mêmes ?
Enfin, il est recommandé de méditer les paroles de Romain Rolland, Prix Nobel de littérature, et grand ami de Stephan Zweig. Il disait justement que « l’Histoire est la plus partiale des Sciences ».
Freddy Eytan
Freddy Eytan, « Nétanyahou à Paris et le SOS de Sternhell à Macron », Le CAPE de Jérusalem, publié le 13 juillet 2017 : http://jcpa-lecape.org/netanyahou-paris-et-le-sos-de-sternhell-macron/
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