Victor Hugo, dans la préface de Cromwell, exposa les grandes lignes théoriques du drame, défini comme une peinture totale de la nature. Dans une affaire qui draine tous les ingrédients du drame, dans l’affaire Sarah Halimi donc, on n’avançait pas. On savait pas.
Un peu comme dans la chanson de Jacques Brel. On parlait pas. On avançait pas. Non, du secret y en avait pas. Juste un silence pesant. Oppressant. On était tous à attendre qu’il la rende, Zaguri, son expertise, que l’infâme Bébé fût jugé apte à être entendu. Et même qu’on se disait depuis ce matin que ce salaud-là aurait alors la chance d’être un jour à son tour le héros d’une pièce jouée à Avignon, mais qu’on serait vigilants, cette fois.
On avançait pas, donc, on était tous perplexes. Devant ce qui ressemblait à une valse hésitation. Deux conférences et puis voilà : Maîtres Buchinger puis Goldnadel qui nous reçurent.
Et puis et puis, arriva Zorro non non, arriva Maître Francis Szpiner, de Maître Caroline Toby escorté : c’était plus une subtile redistribution des cartes que du nomadisme judiciaire.
Exit Maître Kaminski. William Goldnadel, à ce jour, il représente Béatrice, la sœur de Sarah, qui vit à Jérusalem. Son frère, il passera à la télé, William, avec son avocat. Au journal de France 3. Et on verra qui sortira du chapeau.
La grande nouvelle, celle qui à mon sens va tout changer, c’est l’arrivée de Maître Szpiner, donc. Sur tweeter il confirme qu’il représente désormais les enfants de Sarah. Avec Maître Toby et Maître Buchinger. Une femme dans ce dossier, c’est trop bien, et Maître Buchinger, j’ai déjà dit la confiance extrême que cet humaniste a nouée avec les enfants de Sarah.
Le nouvel élu, le pugnace Francis Szpiner, ce ténor du barreau, fort de très beaux succès, il a, cette forte tête, écopé d’un avertissement disciplinaire pour avoir qualifié l’avocat général Philippe Bilger de traître génétique lors du premier procès du gang des barbares : J’irai devant la Cour européenne des droits de l’homme s’il le faut, je ferai un pourvoi en cassation, avait-il dit alors, se défendant d’avoir fait référence au passé collaborationniste du père de Philippe Bilger, et assurant avoir voulu signifier que le magistrat avait, dans le procès du gang des barbares, trahi régulièrement les devoirs de sa charge.
Car c’était bien lors du procès Fofana, entendez l’assassin d’Ilan Halimi, retrouvé le 13 février 2006, que moi en tout cas je le découvris, Maître Szpiner, avocat de la famille Halimi, quand Philippe Bilger était l’avocat général au procès du gang des barbares. Et ses confrères de la défense, ben Maître Szpiner il les traita de connards d’avocats bobos de gauche, colère qu’il était par l’indulgence des peines données aux complices de Youssouf Fofana, notamment la peine qui échut à l’appât.
Ben, comment dire ? Ben comme lui : connards d’avocats bobos de gauche qui regardaient la banlieue avec angélisme. Parce que pour moi, comme pour toi, désormais il y a avant et après Ilan.
La fin du procès du gang des barbares, c’était en aout 2009. Eh oui déjà. Et Maître Szpiner, il avait accusé l’avocat général d’avoir failli à sa mission dans ce procès. Alors elle partit toute seule, l’accusation désormais célèbre de traître génétique, Philippe Bilger ayant publiquement révélé et commenté le fait que son père avait été collaborateur du régime nazi pendant la Deuxième guerre mondiale. Même que Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la justice, avait tenu à solennellement mettre en garde l’ensemble des protagonistes quant aux dangers que faisait peser la surenchère polémique, dévastatrice pour la qualité et la sérénité du débat et pour la cohésion nationale.
Ce fut le big bazar : l’Obs s’acharna contre ce pénaliste auquel il reprochait surtout d’avoir eu sa carte du RPR puis celle de l’UMP, l’accusant de faire partie du cabinet noir, la cellule juridique chargée de déminer pour le pouvoir les dossiers sensibles.
Bon, il aurait pas dû, Maître Szpiner. Mais il me souvient qu’il avait aussi reproché à l’avocat général, au lendemain de son réquisitoire, de trahir la famille d’Ilan Halimi, et qu’il avait encore parlé de trahison lorsque Maître Bilger avait dit publiquement qu’il ne fallait pas faire appel. Connards, ça s’adressait à ceux qui, pendant le procès avaient tenu des propos que lui avait jugé effrayants sur l’affaire Halimi et la banlieue en général, et bobos de gauche, je me souviens qu’il le dit, Szpiner, en référence à un moment très précis du procès, lorsque des avocats de la défense raillèrent un témoin qui affirmait avoir informé, en vain, la police que des trafics avaient eu lieu dans l’immeuble où était séquestré Ilan Halimi: On n’aurait pas aimé être dans cet immeuble en 1940!, aurait dit l’un d’entre eux.
Alors vous savez quoi ? Il semblerait que le voilà bien, l’homme de la situation, Maître Szpiner, pas prêt, celui-là, à s’en laisser conter sur cet antisémitisme dont le rôle fut minimisé, voire nié, par la majorité des avocats de la défense lors du procès d’Ilan, tout Juifs qu’ils étaient hein.
Autres temps autres mœurs : à cette époque, le PS s’était associé à la communauté juive et avait appelé à manifester pour Ilan, certains allant jusqu’à évoquer un effet Dieudonné et accusant l’humoriste d’avoir créé par ses sketches un climat d’antisémitisme propice à ce meurtre. Un rapprochement que ne manquèrent pas de défendre les parties civiles et Maître Szpiner, ce fervent admirateur de Mendès France qui en voulait à cette gauche déjà bien pensante, où se retrouvaient pêle-mêle gauche de la gauche, écologistes, altermondialistes et militants pro-palestiniens.
Il en voulait surtout à leur vision volontairement erronée de la société française, et à leur objectif suprême : que le procès du gang des barbares ne soit ni celui de la banlieue, ni celui de l’antisémitisme.
Alors moi j’vais vous dire : welcome Maître Szpiner. Nul doute que ce quatuor, ils vont nous la faire exploser, la vérité sur l’assassinat de Sarah Halimi. Qu’ils conjugueront leurs stratégies, les demandes d’acte d’instruction enrichissant peut-être la plainte contre l’IGPN, guidés qu’ils seront tous par un même objectif : que justice soit dite.
Sarah Cattan
Extrêmement mal écrit. Autant sur le fond que sur la forme.
Sur la forme, la structure syntaxique est soit absurde soit inexistante. On ne mentionnera même pas la concordance des temps.
Sur le fond, et bien disons qu’avec cette forme déplorable, on ne comprend pas grand-chose, si ce n’est qu’être de gauche c’est bien, mais seulement si on ne soutient pas la Palestine. Je conçois qu’on est sur le site de La Tribune Juive, et qu’il faut donc endosser l’habit du pauvre sémite martyrisé par la société entière et qui ne peut être sauvé que par ses pairs. Mais même pour vous, ça va loin dans la propagande.
Allez donc sur un site Palestine ou alors un site Enitselap puisque l’envers vaut endroit!