Le réalisateur est président d’honneur du festival SunSète. Et a fait quelques confidences.
Depuis le tournage de “l’Union Sacrée” avec Richard Berry et Patrick Bruel en 1988, êtes-vous déjà revenu à Sète ?
Je suis venu souvent. à chaque présentation d’un film à Montpellier, le diffuseur organisait toujours une petite soirée sur les plages, ici. Mais c’était toujours en coup de vent.
Depuis vendredi, avez-vous eu le temps de retourner sur les lieux de ce tournage ?
Je n’y suis pas allé. Mais on m’a dit que cela n’avait pas trop changé. Je me souviens avoir notamment tourné quai d’Alger, ce qui, pour moi est un signe. Et puis, quand on m’a appelé pour me proposer d’être président, j’ai été très flatté et j’ai accepté pour trois raisons. Tout d’abord, parce que le nom SunSète est extraordinairement cinématographique. Ensuite, parce que ce séjour m’offre, enfin, l’occasion d’aller me recueillir sur la tombe de Georges Brassens. Aussi, le hasard a voulu que la ville célèbre le 70e anniversaire de l’épopée de l’Exodus.
Allez-vous assister à la commémoration ce dimanche ?
Je veux être présent à cette grande cérémonie pour rendre hommage à ces hommes qui ont embarqué et à ces habitants de Sète qui ont tout fait pour que ce bateau parte dans le plus grand secret. Quel beau symbole que ce bateau. C’est grâce à lui ou à cause de lui que le monde a pris conscience de la situation et que cela a abouti à la création d’Israël. Par ailleurs, avec le décès de Simone Veil, ce sera un moment fort.
Cette épopée a fait l’objet d’un grand film. Auriez-vous aimé le tourner ?
Curieusement, j’ai toujours voulu en faire une comédie musicale. Et puis le hasard a fait que l’on m’a proposé, en 2004, de créer Les enfants du soleil sur l’exode des pieds-noirs en 1962. Comme on était “léger” en scénographie, j’ai fait placer sur la scène le grand navire que j’imaginais pour mon projet “Exodus”.
Brassens est l’une des raisons de votre venue à Sète. Quelles sont vos relations avec cet auteur ?
Brassens, c’est toute une partie de ma mémoire. Je regrette qu’il ne soit pas à la mode comme certains anciens artistes qu’on nous ressort.Je crois qu’il est un peu oublié. Hormis de l’avoir vu à Bobino quand j’étais jeune, je n’ai jamais eu la chance de le rencontrer. Pour moi, c’est le pape de la chanson française.
Quelle est votre chanson préférée dans son répertoire ?
La Marche nuptiale (et il se met à la fredonner, Ndlr).
Vous avez d’ailleurs visité l’Espace Brassens et vous vous êtes recueilli sur sa tombe…
Enfin. Mais c’est un signe. Comme revenir ici, sur les lieux du tournage de l’Union Sacrée. Parce que je suis justement en train de préparer un deuxième volet à ce film ! On commence le tournage au début de l’année prochaine.
Avec Patrick Bruel et Richard Berry ?
Non, c’est une autre époque. Dans les années 90, le film portait sur l’intégrisme religieux venant de l’extérieur. Maintenant, il vient de l’intérieur. Le sous-titre du film pourrait d’ailleurs être “le pire ennemi des intégristes, c’est l’intégré”. Le nouveau volet tournera autour de l’histoire d’un policier juif, chef de l’antiterrorisme qui va rencontrer un homme politique à Marseille devenu ministre de la Ville. Et à eux deux, ils vont faire l’union sacrée.
Allez-vous le tourner à Sète ?
Non. Tout est prévu à Marseille. Mais pourquoi pas venir ici pour faire une séquence en forme de clin d’œil…
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