Itamar Borochov se produisait vendredi sous un ciel menaçant et qui n’a pas mis sa menace à exécution, pendant l’heure qu’a duré la prestation.
La magnifique scène extérieure du Club Jazz Casino de Montréal, place SNC-Lavalin, était remplie de festivaliers attentifs. Écoute respectueuse d’un musicien à découvrir. À l’évidence, le très bon label Laborie ne l’a pas mis sous contrat pour son look… somme toute spectaculaire.
Ce trompettiste peut compter sur une excellente technique : articulation fluide, phrases improvisées sans heurts, belle recherche de timbre, puissance à revendre, atteinte aisée des notes aiguës, voilà, en bref, un musicien de niveau international qui s’ajoute aux jazzmen virtuoses de plus en plus nombreux à provenir d’Israël.
Originaire de Jaffa, Itamar Borochov assume bellement ses origines sémites et sa culture moyen-orientale. Plusieurs de ses compositions intègrent les modes arabes ou nord-africains absorbés par les migrations séculaires du peuple juif autour de la Méditerranée.
En Israël, ce bagage historique est sans cesse ravivé par la grande diversité culturelle de la région, malgré les tensions et conflits qui y règnent. On ressent clairement ce bagage à travers la musique de Borochov, ce dernier pouvant l’exprimer dans la délicatesse comme dans la puissance ou la rapidité hardbop.
Bien entendu, un concert donné à l’extérieur en 60 minutes ne nous permet pas d’atteindre la lune. À tout le moins, c’est l’occasion de faire connaissance avec un soliste qui fera parler de lui, sans compter ses acolytes de fort bon niveau : Maya Kronfeld, piano, Tal Mashiach, contrebasse, Jay Sawyer, batterie, concourent à relever les compositions originales au programme.
Manifestement, Itamar Borochov est un artiste à suivre.
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