La place Thiers tant contestée, deviendra place Simone-Veil à partir du 1er juillet 2018. Hommage et vote presque unanime, lundi 3 juillet, en conseil municipal de Nancy.
Laurent Hénart a bien ménagé son suspens, hier après-midi, afin que l’annonce faite dans la solennité du grand salon de l’Hôtel de ville prenne toute sa dimension, devant la caméra de France 3 opportunément présente – fait rare !
Le maire de Nancy a demandé au conseil de voter la transformation de l’actuelle place Thiers en place Simone Veil. À partir du 1er juillet 2018, « pour avoir le temps de travailler avec la famille », a-t-il précisé.
Les conseillers municipaux ont approuvé ce changement de nom à l’unanimité, moins une abstention, celle de Françoise Hervé, ex-adjointe au patrimoine qui s’est vue retirer sa délégation par le maire.
Le vote est intervenu après une longue minute de silence demandée par Laurent Hénart en mémoire de Simone Veil.
« Elle était magistrate, écrivain, femme politique. Depuis 2010 Immortelle. Tout le monde retiendra aussi qu’elle a donné aux femmes le droit complet de disposer d’elles-mêmes ». Pour Laurent Hénart, Simone Veil était « une Européenne convaincue, une femme volontaire, déterminée, qui croyait en l’action publique… » Et d’aborder la Shoah et le camp d’Auschwitz. « 78651 étaient les chiffres inscrits sur son bras. Déportée à 16 ans, elle en est revenue déterminée à construire une Europe forte dans le monde. »
Le maire a rappelé la venue de Simone Veil à Nancy pour inaugurer la place des Justes, en 2002. Bertrand Masson, pour le groupe de gauche d’opposition, s’est associé à l’hommage rendu. André Rossinot a assuré que la Métropole, en charge de la rénovation de la place Thiers, financera les aménagements nécessaires au changement de nom.
Une allée Thiers
Laurent Hénart a fait allusion à une commande d’artistes, cofinancée avec Gare et Connexion, « pour rendre hommage à Simone Veil et aux idéaux qu’elle a servis ».
Et d’expliquer que la place Thiers « est une place au cœur de la ville, aux portes de l’espace 18e dédié aux Lumières. Il paraît opportun de donner à cette porte d’entrée de la ville et de la Métropole un nom correspondant à l’identité et aux valeurs dont elles se sont toujours réclamées ».
Mais le nom d’Adolphe Thiers ne disparaîtra pas tout à fait. Il ira à l’allée devant les commerces et la pharmacie de la future place Simone-Veil. Etrange cohabitation.
Il y a à Nice, ville natale de Simone Veil, une avenue Thiers qui gagnerait à devenir Avenue Simone-Veil.