Entre 1939 et 1943, près de 90% des 70.000 Juifs de Cracovie ont été assassinés par les nazis et leurs supplétifs polonais. Le modus necandi était toujours le même : identifier, regrouper, exploiter, assassiner.

Il fallait d’abord séparer les Juifs de la population aryenne puis les priver de tout. De leurs biens, de leurs professions, de leurs traditions, de leur histoire, de leur identité. Une fois ostracisés, spoliés et déshumanisés, une fois devenus des objets, du matériel humain trop usé pour être encore utile, il ne restait qu’à les tuer.
Les synagogues et les écoles talmudiques étaient fermées, transformées ou détruites. Il fallait effacer toute présence juive jusque dans ses symboles. La communauté juive de Cracovie ne s’est jamais reconstruite après la guerre et ne compte aujourd’hui que 130 âmes soit 99,81% de moins qu’en 1939.
C’est à Cracovie que se réunira, du 2 au 12 juillet prochain, la Commission du Patrimoine de l’UNESCO pour voter, notamment, sur une énième résolution anti-israélienne présentée à l’initiative de l’Autorité Palestinienne.
En 14 mois à peine, c’est la quatrième résolution du genre mise au vote à l’UNESCO. Là où les infiltrations de fedayins, cinq guerres et trois intifadas n’ont pas réussi à jeter les Juifs à la mer, l’UNESCO se fait le vecteur indigne de tentatives répétées de déjudaïser Jérusalem, le Kotel, Hébron ou encore le Caveau des Patriarches et de stigmatiser « l’occupation et le blocus israélien ». Pas un mot sur l’histoire du peuple Juif présent sans discontinuer depuis plus de 3500 ans en Israël, plus de 2000 ans avant la naissance de l’Islam. Pas un mot sur le blocus égyptien. Pas un mot sur le terrorisme du Hamas, ses roquettes, ses tunnels.
Comme à chaque fois, il n’y a qu’un seul responsable, un unique fautif : Israël.Rien de bien original. Depuis 1982, ces résolutions sont présentées au moins une fois par an à l’UNESCO contre Israël.
Cette fois, le Caveau des Patriarches serait en danger de destruction par la « force d’occupation ».Ces accusations sont évidemment mensongères.
Israël n’est pas le régime des Talibans. Israël n’est pas l’Etat Islamique. Israël ne détruit pas les lieux de culte et surtout pas les lieux de culte juifs, fussent-ils revendiqués par d’autres religions. Pour mémoire, les « Patriarches » sont Abraham, Sara, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. L’édifice a été construit par Hérode le Grand au 1er siècle avant l’ère commune, soit 700 ans avant la naissance de l’Islam, et treize siècles avant qu’il ne soit transformé en mosquée.
Lorsque Hébron était sous contrôle ottoman, les Juifs n’avaient pas le droit d’entrer l’édifice. Depuis qu’Israël en a repris possession, le Caveau des Patriarches a été divisé en deux pour abriter une synagogue dans une aile et une mosquée dans l’autre. L’ensemble du bâtiment est par ailleurs réservé aux fidèles de l’une ou l’autre religion pour faciliter l’observance des grandes fêtes juives et musulmanes.
Pour mémoire encore, c’est Moshe Dayan, ministre de la Défense en 1967, qui prit la décision de confier l’administration des lieux saints musulmans au Waqf (autorité religieuse musulmane en charge des lieux de culte) et interdit l’accès du Mont du Temple aux Juifs pour prier.
Ce sont les jordaniens, en revanche, qui entre 1949 et 1967 ont laissé les synagogues de Jérusalem-Est être saccagées, le Kotel (le Mur des Lamentations) utilisé comme urinoir public, les pierres tombales arrachées au cimetière du Mont des Oliviers pour paver les routes, 34 lieux de cultes juifs sur les 35 que comptait la vieille ville laissés à l’abandon ou détruits.
C’est le Hamas qui, suite au retrait israélien de 2005, a détruit nombre des 24 synagogues de la bande de Gaza dont certaines étaient vieilles de plusieurs siècles.
C’est l’Autorité Palestinienne qui a laissé une centaine d’émeutiers palestiniens incendier le Tombeau de Joseph à Naplouse en octobre 2015. Et la liste est encore longue.
Les résolutions soumises à l’UNESCO n’obéissent pas à un agenda culturel mais bien à des manœuvres politiques.
L’objectif de l’Autorité Palestinienne et de ses soutiens est toujours le même : dénier à Israël le droit d’exister, contester son caractère juif, effacer jusqu’à ses racines.
L’UNESCO, quant à elle, est devenue une organisation fantoche qui, pliant avec lâcheté sous les assauts répétés des antisémites de tous bords, renie sa propre devise « Construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes ».
Faut-il en vouloir aux Juifs et à Israël pour s’acharner à ce point.
Maître Oudy Charles Bloch
Avocat au barreau de Paris
Avocat au barreau de New York