“Ils ont été relâchés après avoir promis qu’ils ne feraient rien de dommageable pour la sécurité et la stabilité de la nation”.
Le gouvernement syrien a annoncé samedi la remise en liberté de 672 détenus, dont 91 femmes, dans le cadre du “processus de réconciliation”. Le terme est d’ordinaire utilisé pour faire état d’accords locaux avec des rebelles qui acceptent de déposer les armes, de reconnaître l’autorité de Damas où de gagner d’autres secteurs aux mains de l’insurrection.
“Ils ont été relâchés après avoir promis qu’ils ne feraient rien de dommageable pour la sécurité et la stabilité de la nation”, a expliqué le ministre de la Justice, Hicham al-Chaar, cité par l’agence de presse officielle Sana. Beaucoup sont Damascènes, mais certains viennent d’autres régions de Syrie, a-t-il précisé, laissant entendre que leur remise en liberté n’était pas due à un accord local avec les rebelles. Selon l’opposition, ces accords sont souvent obtenus après d’intenses bombardements ou de longs sièges.
Parallèlement, les autorités ont amnistié samedi 83 combattants du mouvement État islamique (Daech, en arabe) faits prisonniers à Raqqa. La ville du nord de la Syrie, qui compte 300.000 habitants, est assiégée par les rebelles des Forces démocratiques syriennes, qui sont soutenus par les Etats-Unis.
Les 83 jihadistes ont été conduits à Aïn Issa, localité située au nord de Raqqa où siège le conseil municipal mis sur pied pour administrer la ville lorsque l’Etat islamique en aura été chassé. Ils y ont été amnistiés à l’occasion de l’Aïd el Fitr, qui marque la fin du ramadan. Le plus jeune est âgé de 14 ans.
La mesure a été prise parce qu’ils n’ont commis aucun crime et qu’aucun d’eux n’avait de responsabilités dans le mouvement, a justifié le conseil. “Nous ne relâcherions jamais des dirigeants de Daech ou quiconque aurait du sang sur les mains. Nous leur donnons une deuxième chance”, a expliqué l’un de ses membres nommé Omar Allouch. Il a ensuite annoncé aux intéressés qu’ils seraient réintégrés dans la société civile et pourraient par exemple reprendre une scolarité.
Plusieurs, comme Abdelrahman Kalas, ont expliqué ne pas avoir eu d’autre choix que de s’enrôler dans les rangs djihadistes. “J’ai sept enfants. Je ne pouvais pas faire autrement. Ils me payaient 115 dollars par mois”, a expliqué ce quadragénaire.
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