Les victoires se gagnent à force d’obstination : ça y est: plainte est déposée depuis hier jeudi 22 juin contre l’IGPN pour non-assistance à personne en danger par maître Gilles-William Goldnadel, avocat de la sœur de Sarah Halimi, et Sammy Ghozlan du BNVCA.
COMMUNIQUE de PRESSE du Comité de soutien
Lancement de l’Opération
HURLONS 50 minutes
ce dimanche 25 juin à 17h place de la République – Paris
« Vérité et Justice pour Sarah Halimi (Z’l) »
Dans la nuit du 3 au 4 avril, à Paris, le pire est arrivé. Le pire et plus.
Sarah Halimi était une femme juive orthodoxe, médecin devenue directrice de crèche, vivant modestement dans une HLM de la rue Vaucouleurs à Paris. Dans la nuit du 3 au 4 avril, elle a été agressée par un voisin entré chez elle par le balcon en brisant une fenêtre et contre lequel elle avait déjà déposé des mains courantes, notamment pour insultes et menaces antisémites. Nous avons appris que, pendant les hurlements terribles de Sarah Halimi, durant cinquante minutes de cette mise à mort d’une violence inouïe, la police, des représentants des forces de l’ordre se trouvaient dans l’immeuble et ont entendu la sauvagerie de la haine assoiffée de sang. Comment cela a-t-il été possible ?
Là à Paris, rue Vaucouleurs, à une centaine de mètres du Boulevard de Belleville, à quelques mètres de la rue Jean-Pierre Timbaud dans un quartier où les hommes se promènent plus souvent en robe longues – qadmis – que les femmes en mini-jupes, le délai d’intervention fut de 15 minutes entre l’appel téléphonique à 4h23 du matin et l’arrivée de la police à 4h38. Puis, il y eut 50 minutes d’attente à quelques mètres de la mise à mort, cinquante minutes de non-intervention au milieu des hurlements, A Londres, il y a quelques jours, le délai d’intervention de la police a été de huit minutes, en Israël les délais d’intervention se calculent en secondes. A Paris 50 minutes, sur place. Sarah Halimi aurait dû être sauvée.
Comment expliquer que, au milieu des cris de la plus intolérable souffrance, au milieu d’une violence inouïe, la police ait attendu. Attendu ? Attendu quoi ? Ils sont plusieurs trois au moins, armés, un minimum, qui devant « la dangerosité et le « risque terroriste» n’interviennent pas. A l’inverse, aussitôt après le crime, le Procureur décide que le meurtrier est un « déséquilibré » qui doit être immédiatement enfermé en hôpital psychiatrique, ce malgré l’absence de tout antécédent.
Risque terroriste et déséquilibré : l’équation de la non-intervention
Et là se pose la deuxième question: la police en quelques instants évalue qu’il y a un « risque terroriste » ce qui la dispense d’intervenir. Avec la même célérité, la justice, elle, conclut qu’il s’agit d’un déséquilibré : direction hôpital psychiatrique. La conjonction de ces deux évaluations conduit, de fait, à l’impunité du coupable !
Alors, nous comprenons mieux l’embarras, le silence, l’omerta qui entoure cette mort trop horrible, trop injuste. Il faut d’abord attendre la fin des élections et dans le creux de l’été peut-être y aura-t-il une suite. Pour ne pas réveiller un sentiment de suspicion terrible à l’endroit de ceux qui sont supposés assurer la sécurité de tous. N’oublions pas qu’il a fallu trois ans pour que la terrible agression du couple de Créteil soit reconnue comme antisémite, trois ans de souffrances continues pour les victimes.
Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille, a déposé plainte pour non-assistance à personne en danger. Il précise « Il ne me plaît guère d’incriminer la police, mais trop c’est trop »
Nous demandons que toute la vérité sur les circonstances de ce drame soit établie, que les responsabilités soient mises à jour et que des dispositions nouvelles soient prises pour que jamais plus un tel crime ne puisse se dérouler, la police étant sur les lieux.
Nous n’attendrons pas, comme la police, devant la porte.
Sarah Halimi a hurlé cinquante minutes de terreur et de souffrance mortelle, la police étant sur place.
HURLONS 50 minutes
Le lancement de l’opération HURLONS 50 minutes se fera ce dimanche 25 juin à 17h place de la République.
Cette opération est amenée à se diffuser largement au plan national
Contact :
Comité de soutien « Vérité et Justice pour Sarah Halimi »
guyattal@yahoo.fr
comitesoutienhalimi@gmail.com
Comment faire pour crier 50 minutes loin de Paris?