Pour retrouver d’ex-hôtes de la place financière helvétique, rechignant toujours à déclarer leur fortune, les fins limiers états-uniens se concentrent sur Israël, Singapour et Hongkong.
N’oublions jamais! Après l’arrestation de Bradley Birkenfeld, ex-gestionnaire de fortune d’UBS, le 7 mai 2008 à l’aéroport de Logan, près de Boston, le deuil du secret bancaire helvétique a commencé. Il est désormais voué à disparaître complètement. De façon imminente. Et la place financière suisse n’est déjà plus une terre d’asile pour les évadés fiscaux. Le fisc américain recherche néanmoins d’ex-clients de banques suisses, rechignant toujours à déclarer leur fortune.
«Après la Suisse, nos fonctionnaires et ceux de la justice concentrent leurs investigations sur trois sites: Israël Singapour, Hongkong. Je continuerai donc d’affecter des effectifs significatifs dans ces régions. Même si les budgets de nos services diminuent dramatiquement», indique le sous-directeur de l’IRS (Internal Revenue Service, l’administration fiscale états-unienne), Don Fort.
Avant d’en arriver là, la justice américaine a récolté près de 10 milliards de dollars en tout, auprès de quelque 80 banques suisses. Les établissements étaient soupçonnés d’avoir aidé des clients, contribuables aux Etats-Unis, à dissimuler leur fortune et leurs revenus. En violation du droit américain, mais sans enfreindre celui de la Suisse. Les sociétés concernées ont souvent dû lâcher des sommes énormes, dans le cadre d’accords leur permettant d’échapper ensuite à toute poursuite judiciaire. Il s’agissait par exemple de 780 millions de dollars pour UBS, 2,6 milliards pour Credit Suisse ou 547 millions pour Julius Baer & Co AG. La banque genevoise Pictet & Cie SA attend encore d’être informée sur l’accord qui lui sera proposé.
Dans ce contexte, des milliers de clients de banques suisses, contribuables chez l’Oncle Sam, ont déclaré leurs avoirs hébergés sur des comptes helvétiques et profité de procédures d’amnistie. D’autres se sont contentés de transférer fortunes et revenus dans d’autres contrées, lorsqu’il est devenu trop risqué de les maintenir en Suisse, a précisé récemment un fonctionnaire américain cité dans le Financial Times.
«Je pense qu’il y a des sites, servant de réceptacles d’évasion fiscale. Leurs responsables doivent être poursuivis. A cette fin il faut essayer de rassembler des informations, suivre le cheminement de l’argent et voir où il mène», estime Don Fort. Citée sur le site d’information financière finews.ch, une porte-parole de l’Association suisse des banquiers insiste sur un point: les données fournies aux autorités américaines par des banques suisses l’ont été conformément à la législation helvétique.
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