« Pour ceux qui n’ont pas la chance d’être tunisiens, le Nikitouche est un plat traditionnel que l’on mange le Shabbat » , déclare dans un éclat de rire, Michèle Tsityat. Nikitouche c’est aussi le nom de son théâtre puis de sa pièce qu’elle a écrite et qu’elle joue avec son acolyte Daphna Levanon, le 6 juillet prochain à Tel Aviv.
Deux femmes, deux mondes
Michele Tsityat est arrivée de France en Israël, il y a 34 ans maintenant. Le théâtre c’est sa passion, c’est son métier.
A ses côtés, son acolyte depuis de nombreuses années, Daphna Levanon, tsabarite, »gentille, simple, une personne avec laquelle j’ai tellement de plaisir à travailler », enchérit Michèle.
A elles deux, elles mettent en scène la pièce qui nous fait plonger dans deux mondes, celui des deux femmes qu’elles incarnent.
Il y a Clara, que campe Michèle, immigrée française, de parents communistes, artiste et totalement laïque. En face, Rina, jouée par Daphna, femme de charité, qui fait un retour à la religion et qui porte en elle aussi une certaine souffrance…
« Ces deux femmes se retrouvent à habiter le même appartement sans l’avoir voulu », raconte Michèle, « Ce logement est en Israël, à Tel Aviv. On se retrouve alors plongé dans des situations assez cocasses. On rigole et on est ému, toutes les émotions y passent ».
« Nikitouche » raconte l’histoire de deux femmes qui luttent pour leur quotidien. Elles ne s’en plaignent pas et malgré leur solitude et leurs difficultés respectives, elles se battent et grandissent.
Une pièce de théâtre et au-delà un message
« Il m’a paru intéressant d’imaginer ce dialogue entre deux femmes que tout séparent a priori. Un peu comme quand nos grands-mères et nos tantes discutaient en préparant le Nikitouche, à bâtons rompus, sans barrière, libres ».
Daphna et Michèle ont aussi appris sur elles-mêmes en préparant et en jouant cette pièce. « Moi, Michèle, je suis en réalité un peu ces deux personnages à la fois ». Daphna, quant à elle, ne connaissait pas le Nikitouche, ne connaissait pas le monde religieux. C’est aussi entre les deux femmes »réelles » qu’un nouveau dialogue s’est instauré tout au long du travail autour de la pièce. Et c’est ce qui lui donne ce caractère encore plus authentique et renforce le message qu’elle porte.
Pour Michèle, « Nikitouche » va plus loin qu’une simple pièce de théâtre, c’est un message universel. « Quand on discute avec quelqu’un, on part du principe erroné qu’il maîtrise nos codes. On doit apprendre à prendre en considération ce qu’est l’autre, son histoire, ses souffrances. Clara et Rina sont différentes mais finalement on s’aperçoit qu’il peut y avoir des ponts, des vases communicants entre deux personnes si éloignées ».
Alors oui, « Nikitouche » est un dialogue de femmes écrit par une femme. Mais Michèle nous l’assure, son message s’adresse à tous, « la pièce aurait très bien pu concerner deux hommes mais il est vrai que le contexte aurait certainement été différent. Son message touche l’être humain en général ».
La pièce se jouera en hébreu, « avec une tirade en français et quelques mots en arabe », à Tel Aviv, le 6 juillet. Michèle et Daphna espèrent pouvoir monter sur d’autres scènes du pays bientôt avec « Nikitouche ».
Nikitouche le Jeudi 06 juillet, 20h30, Beit Barbour, Dereh Haagana 135, Tel Aviv
Réservations (uniquement le matin): 03-7391440
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