Aliza Bin-Noun, l’ambassadrice d’Israël en France, était à Grenoble hier. Elle s’est peu attardée sur la polémique après la Fête des tuiles, préférant parler des perspectives de collaboration entre la France et Israël.
Dans la cathédrale de Grenoble, hier, l’ambassadrice d’Israël en France Aliza Bin-Noun a inauguré une exposition sur la venue du pape François à Jérusalem en 2014. Avec cette visite, Aliza Bin-Noun prépare la Saison croisée France-Israël de 2018.
Où en sont les relations entre la France et Israël ?
Déjà, ce sont des pays amis avec une longue histoire de collaboration. La communauté juive en France – la plus grande d’Europe – réunit les deux pays. Notre collaboration s’exprime dans les domaines de l’innovation ou de l’économie et nous avons intérêt à renforcer cette coopération. En 2015, quand il était ministre de l’Économie, Emmanuel Macron est venu en Israël et a été très impressionné par nos start-up. Le domaine de la technologie, important en Israël, pourrait servir de base de coopération. Ensuite, il y a le domaine artistique !
En 2018, ce sera la Saison croisée France-Israël. Un rendez-vous très important ?
Oui. Chaque année, la France décide de renforcer ses relations avec un pays dans le domaine de la culture ; mais, avec Israël, on parlera aussi d’innovation. Mais nos deux pays ont aussi intérêt à travailler ensemble contre le terrorisme et contre l’antisémitisme.
Avez-vous entendu parler d’un t-shirt du BDS dans le défilé de la Fête des tuiles ?
Oui et ça ne m’étonne pas, parce que j’ai entendu dire que le mouvement BDS est actif dans cette région. Mais je vois cela partout. J’étais il y a quelques mois à Sciences Po Rennes. Pour moi, il est important de rencontrer des jeunes, parce que je trouve que les arguments d’Israël ne sont pas entendus. J’étais donc avec des étudiants français, j’ai dit bonjour et ils se sont levés, ont fait du bruit, crié et manifesté pendant 20 minutes. C’était une vraie violence verbale. Ils ne voulaient pas écouter, parler. J’ai continué malgré tout avec 50 personnes.
Allez-vous parler de cela avec le maire de Grenoble ?
Nous allons parler de beaucoup de choses, notamment de la coopération entre la France et Israël. Nous parlerons de Rehovot, la ville jumelle de Grenoble, où il y a un institut de recherche très important, et de 2018 et comment on va renforcer les liens.
On dit que des membres de la majorité municipale ont un discours un peu vif vis-à-vis d’Israël. Vous le savez ?
Oui. Ça me déçoit, parce que je pense qu’il faut être ouvert. On peut critiquer, mais il ne faut pas confondre la critique et ce que le BDS fait : il “délégitime” le pays d’Israël.
Qu’allez-vous faire demain à Annecy ?
Nous allons inaugurer un stand avec des Israéliens spécialistes du domaine artistique qui participeront au festival. Encore une fois, c’est un symbole des bonnes relations entre les deux pays. Le domaine de l’animation est très important en Israël. Nous allons aussi inaugurer le carillon de la paix. Il est très spécial, parce qu’il n’existe qu’à Jérusalem et à Taninges. C’est fou ! Et aujourd’hui, nous fêtons les 50 ans de la réunification de Jérusalem, de la guerre des Six Jours. C’est très symbolique.
Visites inutiles chez les ploucs !
CONTRAIREMENT à ce qu’a dit Ji-Gé, le commentateur précédent, je pense que Madame Aliza Bin-Noun a raison d’essayer d’arrondir les angles là où il faut, à chaque fois qu’elle constate des tensions dans les rapports entre la France et le pays qu’elle représente.
C’est cela aussi, la DIPLOMATIE.
Mme Aliza Bin-Noun ne doit pas baisser les bras devant quelques récalcitrants antisémites.
Elle doit démontrer que le prestige d’Israël rayonne partout dans le Monde et en France aussi.