La justice israélienne vient de condamner une municipalité qui a perdu son autorité dans certains quartiers religieux, répondant ainsi aux plaintes de plusieurs femmes agressées.
Ce n’est pas un combat entre laïcs et religieux, mais le refus d’une partie de la population de vivre sous le régime des règles communautaires imposées dans plusieurs secteurs de la ville par l’aile radicale des ultra-orthodoxes. La justice israélienne vient de condamner la commune de Beit Shemesh à rétablir la loi de l’État dans certains quartiers de la ville.
Cette décision fait suite aux plaintes de plusieurs femmes agressées déposées en 2012. Des femmes qui ne répondaient pas au code vestimentaire ou qui s’étaient aventurées dans un périmètre qui leur était interdit, contrôlé par la communauté juive ultra-orthodoxe. “À l’intérieur de ce périmètre il y a un autre type de loi et ce ne sont pas des lois d’Israël”, dénonce Nili Philip qui mène dans le combat dans ce dossier.
Un code vestimentaire imposé aux femmes
Depuis des années, dans plusieurs quartiers, des affichettes imposent un code vestimentaire aux femmes et dans un endroit, un interdit sur un trottoir à proximité d’une synagogue. Nili Philip, qui se présente comme une juive pratiquante orthodoxe, habite Beit Shemesh depuis 17 ans. Elle a été physiquement agressée par des ultra orthodoxes qui “étendent leur territoire par l’exclusion”, selon elle. “Ça n’a même pas à voir avec ce que je porte comme vêtement parce que je suis à peine habillée différemment des femmes ultra-orthodoxes”, explique-t-elle. Nili Philip ajoute : “Je m’habille modestement mais parce que que le style est différent je me fais agresser. Ca n’a rien à voir avec la religion, c’est une histoire de pouvoir, une affaire de contrôle.” Les endroits où les femmes sont visées ce sont des carrefours stratégiques, des magasins, des cliniques. “On y va plus et ils peuvent revendiquer ces endroits comme leurs territoires”, indique Nili Philipp.
Malgré une première condamnation l’an dernier, le maire de Beit Shemesh, élu sous une étiquette ultra-orthodoxe majoritaire à la municipalité, n’est pas intervenu. La justice le soupçonne de ne pas vouloir se mêler de cette affaire dans un pays où les ultra-orthodoxes pèsent à peu près 10% de la population. Leur taux de natalité est de sept enfants par famille. A Jérusalem les plus radicaux vivent dans des quartiers ghetto.
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