Au cimetière Saint-Jean, la stèle commémorant la déportation des juifs a été restaurée. Cinq victimes oubliées ont été ajoutées.
Depuis la semaine dernière, il y a cinq noms de plus sur la stèle commémorant la déportation d’Elbeuviens juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Vendredi, une délégation composée d’élus et de représentants de la communauté israélite a, sous un soleil de plomb, inauguré officiellement cette plaque installée tout au fond du cimetière Saint-Jean.
Auparavant, Michel Zimern, né à Elbeuf il y a 82 ans, a expliqué comment il a été à l’origine de cet événement. Descendant de la famille Blin, industriels du textile originaires d’Alsace, Michel Zimern n’habite plus la région. Mais il vient régulièrement sur la tombe de ses parents et c’est lors d’une de ces visites qu’il a remarqué le mauvais état de la stèle, inaugurée en 1948 et où figurent les noms de vingt-cinq personnes envoyées dans un camp de concentration six ans plus tôt.
Serge Klarsfeld contacté
« J’ai sollicité les descendants des familles juives qui résidaient à Elbeuf pendant la guerre, explique-t-il. Et j’ai contacté Serge Klarsfeld qui a découvert les noms de cinq déportés qui n’étaient pas inscrits sur la stèle. »
Les noms de ces cinq personnes et l’âge qu’elles avaient quand elles ont été arrêtées, ont été rajoutés sur une plaque jouxtant la stèle restaurée. Il s’agit d’André Appe (35 ans), Jean Katzburg (16 ans), Me Katzburg (43 ans), Nicolas Katzburg (25 ans) et Nathan Levy (80 ans).
« La plupart des noms inscrits sont ceux de gens simples, des artisans, des commerçants, un dentiste… et non pratiquants comme moi, c’est pourquoi je n’ai pas voulu faire de cérémonie religieuse », a précisé Michel Zimern. Et c’est Denise Chauvel, auteure d’une étude complète sur la communauté juive d’Elbeuf, qui a dévoilé la nouvelle plaque.
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