Pointant les problèmes plus urgents auxquels Beyrouth devrait s’atteler (chômage, ramassage des déchets, coupures d’électricité), Michael Karam poursuit : « Il serait temps que le gouvernement comprenne qu’une nouvelle génération de Libanais a émergé, ouverte sur l’extérieur et largement capable de décider par elle-même de ce qui est approprié ou non.”

Le journaliste ne se leurre d’ailleurs pas sur l’efficacité d’une telle censure : “Les Libanais trouveront de toute façon un moyen de regarder le film. Ils y arrivent toujours.”

Un succès pour Israël

Dans la presse israélienne anglophone, la nouvelle des tensions suscitées par le film dans certains pays arabes est relayée, mais très peu commentée. Ha’aretz, par exemple, préfère citer les bonnes critiques parues dans la presse américaine et se moquer de la chaîne conservatrice Fox, qui a organisé un débat pour déterminer si Wonder Woman était suffisamment “patriotique”.

Mais dans l’État hébreu, l’enjeu est tout autre. Ainsi que le souligne le Los Angeles Times : “En Israël, la sortie du film est interprétée comme un succès.” Certes, Ayelet Zurer avait bien fait en 2013 une apparition dans Man of Steel, incarnant la mère de Superman. Mais aucun acteur israélien n’avait jamais décroché le premier rôle d’un blockbuster américain, avec la célébrité internationale que cela implique. Le quotidien californien cite le blogueur israélien Efi Triger : « Beaucoup de nos acteurs semblaient promis à une grande carrière. Mais aucun n’est allé aussi loin que Gal Gadot.”

Ce que le magazine juif américain Tablet formule de la sorte : “C’est aujourd’hui au tour de Gal Gadot (et d’Israël) de briller.”

Source courrierinternational