Après Ilan, Sarah

Tribune Juive a été à la pointe de l’information  en publiant immédiatement plusieurs articles sur le meurtre de Sarah Halimi et sur la passivité stupéfiante des policiers présents sur le palier et qui auraient pu tout empêcher en ouvrant la porte.
L’élection présidentielle a certainement incité les autorités judiciaires à étouffer l’affaire ou du moins à en retarder la qualification. 

L’appel de 17 intellectuels: «Que la vérité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi»

Le 4 avril dernier, Sarah Halimi, Française de confession juive, âgée de 65 ans, mère de trois enfants et retraitée, a été torturée à son domicile aux cris d’«Allah akbar» puis défenestrée. La victime vivait dans un HLM du quartier de Belleville depuis une trentaine d’années. Cette nuit-là, son voisin, Kobili Traoré, 27 ans, a pénétré chez elle vers quatre heures du matin, l’a agressée et a commencé ses sévices. «Le rapport de police confirme que ma sœur a subi des actes de torture pendant près d’une heure, il l’a massacrée. Les dégâts sont tels que ma décence ne me permet pas de vous donner des détails», expliquera William Attal, le frère de Sarah Halimi. Une partie de la scène a été enregistrée par un voisin. La bande-son, que possèdent les enquêteurs, confirme le calvaire de Sarah Halimi. Les coups gratuits portés par l’agresseur sont d’une violence extrême. L’autopsie révélera plus d’une vingtaine de fractures sur le corps et le visage de la victime. Tandis qu’il s’acharne sur Sarah Halimi, le criminel la qualifie de «Sheitan» («démon» en arabe). Il déclame des sourates du Coran, crie «Allah akbar» plus d’une dizaine de fois. Les hurlements retentissent jusqu’au rez-de-chaussée de l’immeuble. Personne ne vient en aide à Sarah Halimi. En revanche, des voisins appellent la police, qui se rend sur place, mais n’intervient pas.

En définitive, après l’avoir torturée pendant près d’une heure, Kobili Traoré traîne sa victime par les poignets et la jette par la fenêtre du troisième étage. Puis, parfaitement calme, il fait une prière. Sarah Halimi elle, gît, morte, dans la petite cour intérieure de l’immeuble. Il est environ 5 heures et demie du matin. Les policiers présents sur place se décident alors à interpeller le criminel. L’arrestation se déroule sans heurt. Considéré comme inapte à être placé en garde à vue, le tueur est interné d’office en hôpital psychiatrique. En matière pénale, si la justice concluait à une «abolition du discernement» de l’auteur des faits, celui-ci serait déclaré irresponsable et ne comparaîtrait pas aux assises.

Pourtant, Kobili Traoré n’a pas d’antécédents psychiatriques. Il a le profil de beaucoup d’islamistes radicaux violents: un passé de délinquant, un casier judiciaire très lourd avec des condamnations multiples dans des affaires de drogues, plusieurs séjours en prison. La veille du meurtre, il avait passé sa journée à la mosquée de la rue Jean-Pierre-Timbaud (XIe), connue pour être un foyer d’islamisme radical. Par ailleurs, Kobili Traoré ne pouvait ignorer la judéité de sa voisine. La retraitée était une femme pieuse qui portait la perruque caractéristique des juives orthodoxes. Ses petits-fils venaient lui rendre visite en kippa. L’une des filles de Sarah Halimi déclare avoir été, dans le passé, traitée de «sale juive» par une des sœurs de l’agresseur de sa mère.

Les faits que nous venons d’exposer ont pour source le rapport de police consacré à l’homicide. Une information judiciaire a été ouverte le 14 avril par le parquet de Paris pour «homicide volontaire». Le caractère antisémite du meurtre n’a pas été retenu. Le procureur de Paris, François Molins, a en effet considéré qu’il fallait attendre le résultat de l’enquête avant de se prononcer sur la nature du crime. Pour leur part, les avocats de la victime évoquent «une chape de plomb» et réclament que l’enquête retienne cette circonstance aggravante. Près de deux mois après les faits, la presse commence enfin à relater ce crime qui a eu lieu en pleine campagne présidentielle.

Tout laisse penser, dans ce crime, que le déni du réel a encore frappé. Une question parmi d’autres: pourquoi les policiers appelés sur place par des voisins ne sont-ils pas intervenus dans l’appartement? Auraient-ils eu peur? Nous demandons que toute la vérité soit établie sur le meurtre de Sarah Halimi. Que toute la vérité soit dite sur la profondeur des fractures françaises. Il faut que la politique de l’autruche cesse et que nos dirigeants prennent conscience de ce qui se passe dans le pays. Pour Sarah et sa famille, mais aussi pour la France.

* Liste complète des signataires: Élisabeth Badinter, philosophe ; Georges Bensoussan, historien ; Laurent Bouvet, professeur de sciences politiques ; Pascal Bruckner, philosophe ; Alain Finkielkraut, académicien ; Marcel Gauchet, philosophe ; Noémie Halioua journaliste à «Actualité juive», Jacques Julliard, historien ; Suzanne Julliard, professeur de lettres ; Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe ; Barbara Lefebvre, professeur d’histoire-géographie ; Jean-Pierre Le Goff, sociologue ; Sonia Mabrouk, journaliste ; Michel Onfray, philosophe, Céline Pina, essayiste ; Michèle Tribalat, démographe et Paul Thibaud, philosophe et ancien président de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF).

Source lefigaro

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7 Comments

  1. Sans aucune prétention, je rappelle mon commentaire du 5 AVRIL 2017…Peu de réactions, pas de demande de signer une pétition…ancien enseignant, ancien responsable au sein de l’action culturelle,ancien formateur et conseiller, ancien président d’association aucun contact…à méditer.
    Bien à vous.
    « Josaphat dit :
    6 avril 2017 à 13 h 00 min
    LA FRANCE COMPLICE D’ASSASSINAT.
    DEPUIS DES DECENNIES, la France ,qui a choisi de montrer l’Etat Hébreu comme responsable de tous les maux, a donné de la testostérone à l’antisémitisme traditionnel , à celui de la gauche bien-pensante pro-palestinienne, à celui des enfants d’immigrés fraîchement français.
    DEPUIS DES DECENNIES, la France a délibérément enseigné un mélange informe entre racisme, antisémitisme, génocides, Shoah et instillé dans l’esprit de générations entières que tout se tenait à l’identique et donc qu’il fallait relativiser en toute circonstance.
    DEPUIS DES DECENNIES, la France n’a pas voulu voir la face politique de l’Islam élevée au lait maternel de la haine de la démocratie, de la laïcité, de l’égalité femmes-hommes.
    Elle a même inventé le concept d’islamophobie pour accorder à une communauté le droit de la souffrance.
    DEPUIS TROIS DECENNIES, la France désigne le terrorisme en tant que tel: cellules armées voulant tuer, mais sans jamais nommer officiellement au nom de qui, de quoi, de quelle idée.
    Elle a inventé le concept de « loup solitaire » , »d’acte d’aliéné », « d’islamisme radical » sans jamais démontrer et désigner l’idéologie sous-jacente qui fait de n’importe quel demeuré un assassin.
    La France qui pourtant a participé à la dénazification de l’Allemagne et qui a donné quitus par la-même que l’idéologie est meurtrière.
    Tribune juive peut donner mes coordonnées personnelles en cas de poursuites car oui je l’affirme:
    LA FRANCE EST COMPLICE D’ASSASSINATS.3

  2. Bonsoir à tous,
    le manque de réactions confirme mon désarroi à commenter avec engagement, à part Julius, Guiborat et No Comment, franchement, c’est désolant…je ne sais plus qui a employé l’expression « enfants terribles de Tribune Juive », je comprends ce jour ce qu’il ou elle a voulu signifier, j’adhère à cette formulation qui résume ce pourquoi nous avons envie de transmettre souvent en vain.
    Bien à vous tous.

    • Cher Josaphat,
      Je sous tellement content de vous retrouver sur cette tribune.D’autant que c’est par ma « faute »,involontaire, que vous vous êtes éclipsé.
      Cela dit, je comprends votre chagrin de ne pas avoir obtenu davantage de soutiens à votre commentaire accusant avec insistance la négligence des pouvoirs publics au sujet de la tragédie concernant Sarah Halimi.
      J’ai eu une expérience analogue en 2003 après avoir édité le recueil intitulé « Mes Lettres au Monde sur le conflit israélo-palestinien », et complétées en 2008, 2012 et 2015, dans lesquelles je défendait l’attitude des autorités israéliennes face aux attentats terroristes des arabo-palestiniens jihadistes.
      Je voudrais néanmoins vous conforter en vous proposant de lire la lettre ouverte rédigée par Alexandra Laignel-Lavastine, Docteur en philosophie, historienne et essayiste, adressée le 25 mai dernier à Gérard Collomb, Ministre de l’intérieur, avec l’annotation « la France indigne « .
      Pour lire cette lettre, cliquer sur le site europe-Israël.org
      Bien cordialement, Claire mon épouse, et Shlomo votre interlocuteur dévoué.

  3. Merci pour votre invitation fraternelle à débattre sur des sujets qui tiennent à cœur et qui bien sûr font de nos commentaires « à chaud » plus souvent des cris d’indignation à défaut d’analyses posées et structurées. C’est ainsi; personne surtout pas vous n’est responsable de la réflexion qui nous impose la progression personnelle.
    Bien à vous.

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