AJC Transatlantic Insitute appelle les membres du Parlement européen à voter jeudi en faveur de la résolution sur la lutte contre l’antisémitisme, qui, afin d’être effective, doit inclure la définition de travail de l’antisémitisme formulée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste.
Cette définition ne limite pas la liberté d’expression, comme cela a pu injustement être dit. Au contraire, elle n’est pas juridiquement contraignante et elle établit clairement que la critique d’Israël en tant que tel ne peut être considérée comme de l’antisémitisme. En revanche, elle explique comment, par exemple, la diabolisation d’Israël, non légitime, et même une critique excessive d’Israël, peut être considérée comme une forme moderne d’antisémitisme.
« Ceux qui accusent à tort la définition de travail de limiter la liberté d’expression demandent en réalité la liberté de diaboliser Israël et de tenir les Juifs responsables collectivement pour les actions d’Israël, réelles ou fantasmées – en d’autres termes, ils demandent à s’engager dans la voie de l’antisémitisme. », dit Daniel Schwammenthal, Directeur du Transatlantic Institute. « Le Parlement européen a une opportunité et un devoir ce jeudi de rejeter clairement de tels discours de haine envers les Juifs. C’est une question urgente alors que la Shoah est encore dans les mémoires et que les Juifs qui demeurent en Europe connaissent une hausse des actes et incidents antisémites », a ajouté Daniel Schwammenthal.
Depuis 2012 seulement, au moins 14 personnes ont été tuées par la violence anti-juive au sein de l’EU.
En 2015 le Parlement européen a adopté une résolution sur l’anti-gypsyisme. Il a ainsi correctement reconnu la spécificité que certaines formes de haine envers des groupes demandent une attention particulière. Il est grand temps que le Parlement européen réponde également de manière adéquate aux inquiétudes de la communauté juive d’Europe.
De plus, le Parlement européen ne serait pas le seul à soutenir la définition. En mai 2016, les 31 Etats membres de l’Alliance internationale, dont 24 sont des Etats membres de l’Union européenne, ont adopté à l’unanimité la définition par l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, le prédécesseur de l’agence de l’UE pour les droits fondamentaux. En janvier 2017, tous les membres de l’UE siégeant à l’OSCE ont salué l’adoption de la définition de travail de l’Alliance internationale et ont confirmé leur soutien pour une adoption de la définition au sein de l’OSCE. La Commissaire Věra Jourová a politiquement soutenu la définition en janvier dernier. Le Royaume-Uni l’a adopté en décembre 2016, suivi par l’Autriche en avril dernier. Elle est déjà communément utilisée par la police britannique et dans le cadre des formations pour les procureurs autrichiens et roumains, ainsi que par les ONG qui recensent les incidents antisémites.
La définition de travail inclut d’autres exemples contemporains d’antisémitisme, tels que 1) les appels à la violence ou aux meurtres envers les Juifs, ainsi que leurs justification ou facilitation, au nom d’une idéologie radicale. 2) les allégations qui déshumanisent ou diabolisent les Juifs – dont les thèses complotistes font partie. 3) les accusations envers les Juifs en tant que peuple, ou envers Israël en tant qu’Etat, d’exagérer ou d’inventer la Shoah. 4) L’imputation aux Juifs collectivement ou individuellement de la responsabilité des actions d’Israël.
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