Voile : Finkielkraut avec Boutih et Bensoussan contre Schiappa

Entre Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat et le philosophe Alain Finkielkraut, le torchon brûle. Et la guerre est loin de connaître sa fin. En effet, tout a commencé la semaine dernière, quelques jours seulement après la formation du premier gouvernement d’Edouard Philippe, Premier ministre d’Emmanuel Macron.finkielkraut

Le philosophe, de passage sur LCI puis RCJ, avait vivement critiqué Marlène Schiappa sur un billet qu’elle avait écrit en 2014 adressé à Manuel Valls, à l’époque Premier ministre et intitulé : « Non, cher Manuel Valls, les quartiers populaires ne sont pas antisémites ».

Le 19 mai, sur le plateau de LCI, Alain Finkielkraut, se référant aux propos de l’actuelle secrétaire d’Etat, n’avait pas hésité à dénoncer une « aberration totale », estimant en effet que les propos tenus par Marlène Schiappa étaient « absolument scandaleux ».

« J’ai toujours pensé que vous étiez un chroniqueur de télévision »

Vexée par les commentaires du philosophe, Marlène Schiappa ne compte pas du tout calmer le jeu. Elle décide de répondre à Alain Finkielkraut. Dans une lettre ouverte datée du 23 mai et publiée par Libération le 26 mai, la secrétaire d’Etat ne mâche pas ses mots. Elle affronte Finkielkraut, à ses risques et périls.

« L’honnêteté m’oblige à dire que j’ai toujours pensé que vous étiez un chroniqueur de télévision (je le dis sans malice, j’ai beaucoup de respect pour les chroniqueurs de télévision). Mais, certains de mes amis pensent que vous êtes un grand philosophe, un Académicien, un homme de valeurs (le pluriel est d’eux). Je les crois », écrit-elle.

 Alain Finkielkraut n’est pas juste un chroniqueur

Samedi 27 mai, Alain Finkielkraut contrattaque. Le philosophe, ayant lu la réponse de Marlène Schiappa, décide de ne pas enterrer la hache de guerre, et publie dans Libération une réponse dont voici l’intégralité.

J’ai regretté publiquement que La République en marche ait jugé bon de présenter dans l’Essonne un candidat contre Malek Boutih qui sollicitait pourtant l’investiture du parti du Président et qu’«en même temps» soit nommé au gouvernement Marlène Schiappa, une militante connue pour son opposition à la loi sur les signes religieux à l’école.

Piquée au vif, la Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes m’écrit dans une lettre publiée par Libération : «Jamais je n’ai milité contre l’interdiction du port du voile par les enseignantes ou par les élèves à l’école !» Aurais-je donc menti ? Me serais-je laissé abuser par les fake news, les faits alternatifs, la post-vérité qui prospère sur Internet ? Serais-je une victime paresseuse et donc coupable de la rumeur ? Non. J’ai lu, de mes yeux lu, une autre lettre adressée par notre épistolière à Manuel Valls quand il était à Matignon. Voici ce qu’elle écrivait : «Interdire le voile c’est reconnaître le voile comme signe religieux, donc reconnaître une religion, interdire le voile à l’école est donc contraire à la loi de 1905. Interdire aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires de leurs enfants relève ni plus ni moins de l’islamophobie.»

Dans la même lettre, Marlène Schiappa affirmait qu’il n’y avait pas d’antisémitisme dans les quartiers populaires. Nul besoin donc de reconquérir les territoires perdus de la République car contrairement à ce que révélaient les professeurs réunis par Georges Bensoussan, il n’y avait rien d’autre à signaler dans ces territoires que le chômage et la discrimination. Ce n’était pas l’antisémitisme le problème, ni le sexisme, ni la francophobie, mais le fait que le Président Hollande n’avait pas tenu l’engagement 59 de son programme : défendre la paix et la reconnaissance de la Palestine.

Au lieu de poursuivre de sa vindicte ceux qui ont le malheur de lui rappeler ses propres prises de position, Marlène Schiappa devrait, toutes affaires cessantes, lire le dernier état des lieux publié par Bensoussan La France soumise (avec une préface lumineuse d’Elisabeth Badinter) et le rapport de Malek Boutih intitulé Génération radicale. Ainsi, débarrassée de ses œillères idéologiques, pourra-t-elle commencer à faire du bon travail.

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3 Comments

  1. Cette femme est la verrue sur le visage du gouvernement Macron.
    Elle dit « nul besoin donc de reconquérir les territoires perdus de la république »
    Si c’est elle qui affirme qu’ils sont perdus, j’en perd mon latin !!
    A moins qu’elle attend que ces territoires perdus créent un nouveau gouvernement. C’est un renversement de gouvernement ou une révolution qu’elle veut?

  2. Et dire qu’il y en a qui se demande encore qui importe en France le conflit arabo-israélien (et non pas seulement « palestinien » pour peu que l’on s’intéresse a minima à l’Histoire)…

    Question : pourquoi cette apparemment célèbre « blogueuse » est-elle si intéressée par ce qu’il se passe en Israël mais nul part ailleurs dans le monde ?

    Serait-ce parce que cette « célèbre » blogueuse associe Finkielkraut de préférence avec Juif et Israël plutôt qu’avec Français et France ?

  3. Rien de neuf sous les ténèbres de la France et de son nouveau gouvernement ou figurent trop de personnages nauséabonds et falsificateurs tél Schiappa Ferrand et autres de Sanes
    Quel intérêt pour Macron de cautionner BDs ,la détestation d Israel et l antisemitisme des banlieues
    Toujours le même leitmotiv ; e pas nommer les chose
    Merci à Alain Finkelkraut de ne pas laisser passer ces propos malfaisants

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