« L’année 2017 sera très sanglante en Europe. L’Etat islamique subit des défaites en Irak et en Syrie et a besoin de réaliser des actes terroristes pour continuer à exister », explique le général Nitzan Nuriel.
Cet ex- directeur du bureau de l’antiterrorisme israélien, de 2007 à 2012, conseille de se préparer à des attaques chimiques, à des explosions d’avions en vols à partir de liquides présents dans les ordinateurs portables, à la présence de bombes dans les conteneurs des navires….Cet expert Israélien nous donne son analyse.
De passage à Paris le 16 mai pour une conférence (*), cet ex-conseiller de Benjamin Netanyahou mène des audits de sécurité et conseille les maires des villes du sud de la France. Il a piloté les équipes d’intervention du Festival de Cannes.
Et il a observé certains dysfonctionnements français dans la prévention des actes terroristes.
Parmi eux, la multiplicité des acteurs (police nationale et municipale, gendarmerie, armée de terre, société de sécurité privée…), sans chaîne de commandement unique, et la guerre des ego entre agences de renseignement. « J’ai vu le manque de coordination des patrouilles dans les gares, ajoute-t-il. Différents corps interviennent avec des règles d’engagement différentes. Il faut unifier la chaîne de commandement comme en Israël où la police est l’instance décisionnaire et de coordination sur le sol national ».
Selon lui, il est aussi assez inutile de faire patrouiller des soldats dans les aéroports.
« Ouvrir le feu en zone peuplée est une affaire de professionnels qui doivent s’entraîner beaucoup plus que les autres », insiste-t-il. En Israël, les agents de sécurité des aéroports sont habillés en civil.
Sur le territoire, les responsabilités sécuritaires sont aussi transférées au niveau des mairies.
« Les élus locaux connaissent mieux la population locale et les problèmes, justifie-t-il. Ils ont intérêt à avoir des résultats s’ils veulent être réélus ». L’ex-responsable de l’antiterrorisme conseille aux maires français de recruter des conseillers sécurité.
Et de mieux se préparer à des attaques de masse, de type attentat, catastrophe naturelle ou accident ferroviaire.
Les Israéliens s’entraînent depuis longtemps à ces événements. Dès 1920, ils ont mis en place la Haganah, organisation paramilitaire intégrée ensuite dans l’armée israélienne, pour enrayer les attaques des voisins arabes. Au niveau local, les populations sont entraînées à des exercices
Dans l’Etat hébreu, il se passe moins de deux heures entre un acte terroriste et la réouverture du site
de sécurité, dès le plus jeune âge à l’école. Au niveau national, les structures publiques et privées coopèrent, notamment les mondes de la recherche et du renseignement.
Objectif : élaborer tous les scénarios possibles. Et le recours à la technologie de pointe permet de compléter le renseignement humain.
Des équipes de l’unité 8 200, équivalent de la NSA américaine, épluchent les réseaux sociaux pour desceller les cellules terroristes et les loups solitaires. Enfin, le temps moyen entre l’avènement d’un acte terroriste et la réouverture d’un site est de moins de deux heures.
« La vie doit reprendre le plus rapidement son cours, conclut Nitzan Nuriel. Le meilleur message à adresser aux terroristes est celui de la résilience ».
(*) Organisée par l’Europe Israel Press Association, le Centre d’analyse du terrorisme et l’association IHEDN Paris.
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