Le président américain sera à Jérusalem le jour où la ville célèbre le cinquantième anniversaire de la conquête et de l’annexion de la partie arabe en juin 1967. Des dizaines de milliers de colons sont attendus. Des organisations palestiniennes appellent à une «journée de la colère».
Contrairement à ce que donneront à voir les images lissées de la télévision israélienne, la visite de Donald Trump en Israël et dans les territoires palestiniens, lundi et mardi, ne se déroulera pas dans une ambiance apaisée. Le président américain, protégé par 10 000 policiers et garde-frontières de l’Etat hébreu, passera une nuit à Jérusalem au moment où ce pays entame les festivités du «Yom Yerushalaïm» (Jour de Jérusalem), célébrant le cinquantième anniversaire de la conquête et de l’annexion de la partie arabe de la ville en juin 1967.
Tonight, we begin celebrations for the 50th anniversary of one of the greatest moments in Jewish history- reuniting #Jerusalem #JerusalemDay pic.twitter.com/IcPtKNQrUO
— Mayor Nir Barkat (@NirBarkat) 21 mai 2017
Plusieurs manifestations prévues
Pour l’occasion, des dizaines de milliers de colons et militants nationalistes religieux sont appelés à défiler dans les quartiers juifs et arabes en brandissant des drapeaux marqués de l’étoile de David. De leur côté, les organisations palestiniennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza appellent à une «journée de colère». Celle-ci débutera le 23 mai, au moment où leur président Mahmoud Abbas rencontrera le chef de l’exécutif américain à Bethléem.
Des manifestations dénonçant la colonisation de la Cisjordanie et soutenant la grève de la faim des prisonniers palestiniens en cours depuis plus d’un mois sont prévues dans les grandes villes palestiniennes de Cisjordanie et devant les points de passage avec Israël. Dans la vieille ville de Jérusalem, entièrement bouclée par les services de sécurité israéliens, tous les commerces arabes seront fermés pour permettre au président et à ses proches de visiter le Saint-Sépulcre (le tombeau du Christ) avant de se recueillir devant le mur des Lamentations.
Une première pour un président américain
Ce sera la première fois qu’un président américain en exercice se rendra devant le principal lieu saint juif. Mais il le fera sans être accompagné des dirigeants israéliens, pour montrer que «ce lieu appartient à tous». Une décision peu appréciée par Benyamin Netanyahou.
Officiellement, le chef du gouvernement israélien proclame que Donald Trump «sera accueilli les bras ouverts», mais en coulisses, lui et ses ministres sont moins enthousiastes. Ils espéraient que leur hôte de marque profiterait de son passage à Jérusalem et du «Yom Yerushalaïm» pour annoncer le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers «la capitale d’Israël pour l’éternité». Or le Département d’Etat leur a fait savoir que la concrétisation de cette promesse électorale était remise à plus tard.
A cela s’ajoute le fait que Benyamin Netanyahou et ses ministres redoutent de se voir imposer la reprise des pourparlers de paix avec l’Autorité palestinienne (AP) alors qu’ils ne le souhaitent guère. Du moins pas pour le moment. Ces derniers jours, plusieurs médias arabes ont en effet évoqué l’existence d’une «initiative Trump» selon laquelle l’Etat hébreu et l’AP seraient priés de reprendre les négociations interrompues en 2014 pour les conclure dans un délai d’un an à un an et demi. Cela, sous les auspices des Etats-Unis ainsi que des régimes sunnites ou pro-occidentaux de la région tels que l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe.
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