Cet arrêt précipité résulte d’un bataille entre Benjamin Netanyahu et son ministre des Finances. Pris de cours, les journalistes n’ont pas caché leur émotion.
Dernier JT pour la chaîne publique israélienne « 1 ». Ce mardi en fin de journée, les téléspectateurs ont assisté à un spectacle des plus tendus alors que les animateurs du canal, très émus, annonçaient la fin de leurs programmes. Channel 1 tire sa révérence après 49 ans de diffusion et c’est Geula Even Sa’ar, la présentatrice de la grande émission d’informations du soir Mabat (« Regarde »), qui l’a appris en premier et, les larmes aux yeux, aux Israéliens.
D’autres journalistes de la chaîne ont exprimé leur déception. Les équipes, réunies sur le plateau, ont fait part de leur énervement dans une atmosphère difficile, entre larmes et coups de colère.
Tristesse et stupéfaction
Ces réactions tiennent tant à l’arrêt de la chaîne qu’à son caractère inattendu: le remplacement de l’historique Autorité de radio-diffusion (IBA) par la Public Broadcasting Corporation était prévu au 15 mai. Les journalistes ont été prévenus à la dernière minute que la diffusion cesserait finalement dès le 10 au matin. Les différentes chaînes de la radio publique, quant à elles, ne devaient plus diffuser que de la musique. Un vote est attendu ce mercredi au Parlement pour acter le remplacement de l’IBA.
La conclusion d’un long bras de fer
L’avenir de la radio-télévision publique en Israël a été au centre d’une longue bataille entre le chef de gouvernement Benjamin Netanyahu et son ministre des Finances, le premier ne voulant plus d’une réforme qu’il avait d’abord soutenue alors que le second tenait à ce qu’elle soit menée à bien à cause de l’importance des sommes déjà investies dans le projet.
Benjamin Netanyahu est allé jusqu’à brandir la menace de provoquer des élections anticipées si un accord n’était pas trouvé. Le bras de fer a été résolu fin mars grâce à un montage complexe, notamment concernant la branche informations du nouvel établissement.
Pour certains, une atteinte à la liberté de la presse
Officiellement, la réforme visait à dynamiser un service public à bout de souffle et à regagner une partie du terrain perdu face aux chaînes privées. Mais la volonté d’emprise de Benjamin Netanyahu sur l’information passe aux yeux de nombreux commentateurs israéliens pour un facteur primordial de la crise. Aucun communiqué officiel n’a toutefois été publié pour annoncer la fin des programmes et la fermeture des chaînes de l’IBA.
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