L’organisation B’nai Brith Canada soutient que les incidents à caractère antisémite sont en hausse au pays.
Le groupe de défense des droits des Juifs a enregistré plus de 1700 incidents antisémites au Canada en 2016, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré depuis qu’il compile ce genre de données, en 1982. Ces chiffres s’appuient sur les données de la police et les plaintes transmises à B’nai Brith par téléphone.
Des 1728 incidents recensés par B’nai Brith, 22 pour cent étaient liés à la négation de la Shoah, une hausse importante comparativement à cinq pour cent l’année précédente. Onze des 1728 incidents sont qualifiés de violents, alors que 158 sont liés à du vandalisme; les autres incidents, qui comptent pour 90 pour cent, sont à classer dans la catégorie «harcèlement», selon le rapport.
D’après le rapport, 490 incidents sont survenus en Ontario (28 pour cent du total national), 249 dans la région Québec-Maritimes, 121 en Alberta et en Colombie-Britannique, et 74 dans les Prairies. À l’ouest de l’Ontario, il s’agit de hausses importantes, qui sont peut-être attribuables au fait que les gens connaissent davantage l’existence de la ligne téléphonique de plaintes, croit B’nai Brith Canada.
Le Québec et les provinces maritimes ont vu une baisse proportionnelle, avec 14 pour cent du total des incidents, contre 21 pour cent en 2015. Le rapport note par ailleurs que «comme dans les années précédentes, le Québec abrite un pourcentage disproportionné d’incidents violents, avec 27 pour cent du total national». L’organisation suggère que ce chiffre est peut-être attribuable au fait «qu’un nombre disproportionné de manifestations et de rassemblements publics (à la fois pro et anti-israéliens) ont lieu au Québec». Or, les rassemblements «ont tendance à être le contexte le plus propice aux affrontements violents», note l’organisation.
La plupart des incidents liés au négationnisme ont par ailleurs été signalés dans des médias arabes, et ce sont des arabophones qui auraient porté plainte à B’nai Brith. L’organisation signale cependant que chaque incident n’a été dénoncé que par une seule personne parlant arabe.
B’nai Brith Canada n’attribue pas la hausse importante des incidents en 2016 à la politique américaine — on signale même que les incidents antisémites au Canada ont été moins fréquents pendant la campagne présidentielle aux États-Unis. L’organisme soutient plutôt que l’antisémitisme au Canada est un phénomène purement canadien.
«Les chiffres records de cette année ne sont pas apparus de nulle part; chacune de ces 10 dernières années (nous ne comptons que deux exceptions) a vu un nombre d’incidents antisémites plus élevé que l’année précédente», conclut Amanda Hohmann, directrice nationale de la Ligue des droits de la personne au sein de B’nai Brith Canada.
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