L’histoire vraie de Bamba, le snack favori des Israéliens

J’étais entrée dans l’épicerie de mon quartier avec mon fils aîné qui n’avait pas encore un an. Il se dressa dans sa poussette et demanda d’une voix claire et forte : « Bamba ». J’ai alors compris que ce sont les professionnels qui choisissent les nourritures des enfants sans consulter leurs parents.Bamba

J’ai compris également que les enfants savent demander ce qu’ils veulent. Et en Israël, Ils  veulent Bamba.

Bamba c’est la nourriture en sachet la plus populaire d’Israël. Selon les chiffres fournis par Osem, la compagnie qui le fabrique, Israël consomme 10 millions de sachets  de Bamba par mois ! .

Les Bamba ressemblent à des gros vers courts et jaunes. Ils ne sont pas sucrés mais ils ne sont pas trop salés, ils ne sont pas croquants mais ils ne sont pas tout à fait mous. Ils vous collent aux dents et leur goût est celui du beurre de cacahuète.

Bamba a été fait pour les enfants D’après Osem le nom du produit a été choisi parce qu’il évoque les premiers mots d’un enfant : »ima-aba=Bamba ».

Les parents en achètent à leurs enfants afin de leur faire plaisir et de les rendre heureux mais cela satisfait aussi leur nostalgie puisqu’aux aussi en ont mangé quand ils étaient enfants. Les mères qui sont des fanatiques de la défense de la nature et des produits de santé, du genre de celles qui ont toujours des raisins dans un sac plastique à fermeture Ziploc, ne donnent pas de Bamba à leurs enfants (bien que des études montrent que donner des produits à base de cacahuètes  aux enfants  empêche qu’ils soient demain allergiques aux arachides) et cela même si elles le savent parfaitement.

C’est bon marché, c’est disponible et probablement pas trop mauvais pour la santé. C’est fait de produits naturels, sans colorants ni préservateurs. Et de plus, quand un enfant a un sachet, de Bamba, il apprend à en offrir autour de lui!

Mais Bamba n’est pas seulement réservé aux enfants. Les adultes qui ne sont pas nés en Israël peuvent en acquérir le goût – j’ai fait mon Aliya avec ma famille quand j’avais 9 ans et je dois avouer qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour en avoir envie alors que les israéliens natifs sentent que Bamba c’est bien le goût d’Israël.

“Bamba c’est ce qui correspond le plus au goût des Israéliens » affirme Galit Miko qui est le patron de la branche snack chez Osem

« Depuis 50 ans, c’est la star de chaque événement et tout le monde en mange : les enfants en bas âge, les kids, les adolescents, les soldats et aussi les gens âgés. Depuis sa création en1964, il a changé de goût plusieurs fois : d’abord fromage puis caramel, ensuite maïs et finalement cacahuète qui est maintenant le seul goût disponible. Ce sont les soldats de la guerre de 1967 auxquels il était distribué qui l’ont rendu si populaire en rapportant des sachets à leurs familles.

Bamba est devenu un terme générique pour désigner des snacks similaires fabriqués par d’autres sociétés : Parpar (Telma), Shush (Strauss), Azka (Qasrawi). Il y a également un Bambaappelé Cheeky Monkey qui est vendu dans les magasins bios. Mais le vrai Bamba contient 50 % d’arachides alors que les produits analogues et concurrents ne sont que des snacks au goût de cacahuète et sont loin d’en contenir autant.

Osem se décida à fabriquer du Bamba sucré au goût de fraise et le produit est appelé “Red Bamba” (il est en effet coloré en rouge en utilisant du suc de betterave plutôt qu’un colorant chimique). Pour fêter les 60  ans de l’État d’ Israël en 2008, Osem créa un Bamba à la crème de nougat. Le produit  eut un tel succès qu’Osem décida d’en faire un produit permanent .

D’autres variétés furent proposées au public : des Bamba au halva, à la crème et même des Bamba glacées pour les cinémas. Il y eut  les Bamba- Bomba (avec de gros morceaux), des Bambini (plus petits), des Bamba ronds, des Bambas carrés, des Bambas sans gluten et des Bamba moitié moitié (la moitié fourrée à la banane et l’autre à la vanille).

Bamba n’est pas aimé partout en Israël. « Je pense que Bamba est dégoûtant  » affirme Shiri Katz qui tient une rubrique gastronomique dans Time Out Tel Aviv . « Je ne crois certainement pas que Bamba soit bon pour la santé, qu’on lui ajoute ou non des vitamines » ajoute -t-elle en soulignant qu’elle n’en a jamais donné à ses enfants pendant leur croissance.

Ariel Kars, auteur qui écrit pour les familles a également condamné Bamba  : « Ce produit est une camelote, il contient beaucoup de sel, de graisse et de calories et il contribue à carier les dents des enfants. Quant à la nostalgie ressentie par les parents, elle est toujours évoquée par les fabricants pour en faire des clients fidèles. Celui qui veut donner un goûter à ses enfants devrait leur service une assiette de légumes crus préparés avec de l’huile d’olive »

Beaucoup de parents Israéliens n’aiment pas Bamba. Personnellement je pense que tout est dans la modération, Mais je dois avouer que je ne souhaite pas que mes enfants mangent trop de Bambas. Et c’est pourquoi je les aide toujours à finir le paquet de Bambas.

André Mamou

Traduit et  adapté d’un texte de Dana Kessler publié par Tabletmag

 

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