Le sénateur-maire (PS) de Lyon a célébré, à Paris, la victoire du candidat qu’il avait eu, avant tout le monde, le flair de soutenir, il y a un an. S’il reste discret sur ses intentions, une certitude : Gérard Collomb fera partie du premier cercle du nouveau Président.

Parfois, c’est à se demander, si ce n’est pas lui, le nouveau président de la République. « Félicitations, Monsieur Collomb ! Et bon courage ! », lui glissent, chaleureusement, deux agents de sécurité postés à l’entrée du siège de France Télévisions. Gérard Collomb est plus souriant, plus détendu encore, qu’il y a 15 jours, lors de son premier déplacement à Paris, au soir du premier tour de la présidentielle. Attentif aux autres, le sénateur-maire (PS) de Lyon prend le temps de serrer la main, sur son chemin, des personnels d’accueil. C’est aussi que, désormais, la victoire est acquise.
« Pas mal, non ? »
Emmanuel Macron, le candidat qu’il avait soutenu voilà un an au prix de sarcasmes de son camp, est élu président de la République. Quelle histoire ! Quelle revanche ! Quelle victoire ! « Bien sûr, c’est de l’émotion. Ce moment est extraordinaire », confie-t-il, dans la camionnette qui le transporte de plateaux de télévision en plateaux de télévision. La tête en arrière, comme sur un nuage, il déguste le premier discours du nouveau chef de l’État sur le « salut fraternel de la France » adressé aux pays étrangers.
« Pas mal, non ? », commente-t-il, ce qui, en langage Collomb, doit signifier quelque chose comme « excellent ». « Pas mal. », répète-t-il encore en apprenant au téléphone les résultats du candidat d’En Marche ! à Lyon. Plus de 84 %. Difficile pour lui de ne pas y voir la consécration de la politique menée au niveau métropolitain, en tentant de rassembler au-delà des clivages politiques. « Les chiffres très bas du Front national à Lyon montrent qu’il n’y a pas de fatalité à faire changer les choses. Nous avons agi contre la désindustrialisation. C’est cela qu’il faut faire pour la France », souligne le sénateur-maire de Lyon, qui voit dans une politique économique dynamique, le préalable à la lutte contre « la désespérance sociale ».
Dans cette tâche, il jouera, selon nos sources, « un grand rôle » auprès du nouvel occupant de l’Elysée, et cela, « qu’il soit ministre ou non ». Après avoir notamment tenu plus d’une vingtaine de meetings de soutien, Gérard Collomb participera à la coordination des législatives pour En Marche ! « Tout est prêt. Les noms des candidats seront annoncés à la fin de la semaine. La condition est de s’engager à soutenir “La République en Marche” », précise l’élu lyonnais.
Premier cercle
Trop tôt pour savoir s’il entrera ou non au gouvernement. Mais ses réunions en cercle restreint, dimanche, avec Emmanuel Macron à Paris, confirment qu’il est, et restera, membre du premier cercle. Il a d’ailleurs fêté la victoire en petit comité avec son favori, à partir de minuit au QG de campagne, dans le 15e arrondissement. Gérard Collomb a senti avant d’autres qu’une nouvelle ère politique s’ouvrait.
« J’ai compris que les fractures ne passaient plus entre les partis, mais à l’intérieur des partis, et qu’il fallait sortir de cette impasse ravageuse.», analyse-t-il. Dans le TGV pour Paris, à 15 heures, dimanche, c’est encore lui qui, visionnaire à ses heures, prédisait, à la suite de notre question, le score presque exact de son favori au second tour. 63 %. À deux points de la vérité. Pas mal, pas mal…