Le Musée du judaïsme marocain a célébré, jeudi 4 mai, le 20e anniversaire de sa création. Une exposition collective d’art contemporain “Fusion 2” a eu lieu à cet effet.
L’exposition a été organisée par la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain en partenariat avec les Amis des beaux-arts.
Rappelons que le Musée du judaïsme marocain de Casablanca a ouvert ses portes en 1997. C’est le seul musée de la capitale économique, et le seul musée juif en Afrique du nord et au Moyen orient.
La Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain a pour sa part été créée en 1995.
Nous ne sommes pas à la veille, en Tunisie, à honorer le judaïsme tunisien.
Je vous adresse, à ce sujet, ma recherche documentaire que j’ai élaboré, parue sur le site Terre d’Israël.
Prémices à l’antisémitisme forcené en Tunisie.
on: 06 novembre, 20122 Comments
Intervention d’étudiants tunisiens antisémites et antisionistes à l’Iniversité de la Manouba à l’occasion de l’hommage rendu à Paul Sebag en 2006.
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PAUL SEBAG ז »ל
Paul Sebag est né le 26 septembre 1919 en Tunisie. En 1936 il adhère au Parti Communiste Tunisien qu’il quitte plus tard, dit-il «sans rougir». Après des études de droit et de philosophie à Paris, interrompues par la seconde guerre mondiale et les lois racistes de Vichy, il rentre en Tunisie.
Il poursuit ses études et entre 1947 et 1957 devient professeur de lettres au Lycée Carnot.
Philosophe, sociologue et historien il enseigne par la suite à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines jusque dans les années 70. Il quitte en 1977, semble t-il, «à contre cœur» la Tunisie et achève sa carrière universitaire à l’université de Lille ou de Rouen. En 1994, il est décoré de l’Ordre du Mérite Culturel.
Son œuvre est monumentale. Nous ne pouvons tout citer. Retenons pour ce qui nous concerne le livre de référence: «Histoire des juifs de Tunisie, des origines à nos jours», paru chez l’Harmattan. A la page 310 de cet ouvrage, relevons la phrase suivante de Paul Sebag qui en dit long sur ce qui va suivre: «Les autorités tunisiennes n’ont jamais cessé d’affirmer leur attachement à une politique de tolérance et de condamner toute manifestation de racisme.»
Il décède à Paris le 5 septembre 2004
Paul Sebag était un homme affable, discret, soucieux de répondre, soit par écrit, soit par téléphone, se révélant toujours disponible aux questions que je pouvais lui poser pendant l’élaboration de mon ouvrage «Le Passage» paru en 1999 qui traitait de l’émancipation et de l’intégration des Juifs de Tunis pour la période de 1930 à 1960
Ma seule et unique rencontre avec ce Maître eut lieu à la Sorbonne lors du colloque organisé sous l’égide de Claude Nataf, alors Président de la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie, et ce, il y a une dizaine d’années.
Remise du fonds de la bibliothèque de Paul Sebag à l’Université de la Manouba
A l’occasion de l’inauguration du fonds de la bibliothèque de Paul Sebag le 10 mars 2006 sont invités à la Faculté des Lettres de la Manouba la fille de Paul Sebag, Claude Nataf Président de la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie, l’Attaché culturel de France, divers professeurs et des représentants du Gouvernement tunisien.
Incident antisémite à la Faculté des Lettres de la Manouba en 2006
C’est à cette occasion que la Faculté des Lettres a été le théâtre d’un déchaînement antisémite. Une centaine d’étudiants barrent le passage aux invités qui se rendaient à l’amphi.
Ils hurlent des slogans en arabe: «A bas Israël, vive la Palestine, vive le Hamas, nous ne voulons pas de la bibliothèque d’un Juif communiste, stalinien, de sionistes, amis des Juifs…» et d’autres expressions du même genre.
Noura Borsali, journaliste tunisienne, présente à la cérémonie, fait le commentaire suivant: «Il est regrettable que quelques étudiants aient tenté de perturber la cérémonie parce qu’ils n’ont vu dans Paul Sebag que «le Juif» et dans les deux invités que «deux sionistes»…l’Université est un lieu de tolérance et du respect de l’autre. Comme j’aurais souhaité que nos étudiants découvrent et apprécient en toute sérénité Paul Sebag, le fin connaisseur de leur pays, la Tunisie qui est, aussi, la sienne.»
Après avoir contenu les manifestants, les autorités se sont confondues en excuses.
En conlusion, extrait de Britannicus de Racine, voilà la phrase qu’aurait pu dire Paul Sebag: « J’ose dire pourtant que je n’ai mérité ni cet excès d’honneur, ni cette indignité ».
Dossier élaboré par Viviane Scemama Lesselbaum
Sources: Libération, André Nahoum, Noura Borsali journaliste tunisienne, Mohamed Kerrou Maître de conférences à l’Université de Tunis.
Prémices à l’antisémitisme forcené en Tunisie. Viviane Scemama Lesselbaum. À diffuser, transférer.
Viviane Scemama Lesselbaum
Et depuis 2006 que se passe–t-il concernant les Juifs de Tunisie? Avez vous des nouvelles plus fraiches ?