Lorsqu’IBM annonce avoir réussi à diagnostiquer une forme rare de Leucémie et la guérir grâce à son robot Watson, comme ce fut le cas au Japon en 2016, cette réussite, c’est d’abord celle de son Research Center de Haïfa.
Niché dans les hauteurs de cette ville portuaire du nord d’Israël depuis 1972, à l’abri des regards, le Centre est aujourd’hui le plus important du groupe informatique, parmi douze dans le monde, après celui basé aux Etats-Unis à Austin. Aussi, dans ses couloirs de bureaux hybrides, entre la Tech et le blanc des laboratoires, IBM contrôle scrupuleusement ce qui sort de son building, jusqu’à passer sous slience le nombre d’employés et scientifiques qui travaillent sur ses solutions de la santé du futur.
Cette culture du secret, la firme la doit à une intense compétition qui se joue autour de l’intelligence artificielle et de ces nouveaux métiers de la «santé cognitive». Fin février, Ginni Rometty, CEO d’IBM n’hésitait d’ailleurs pas à parler d’une «nouvelle ère qui va change le monde pour le meilleur».
Aussi, IBM sait qu’il doit se positionner comme la plateforme de services, gérant un écosystème de solutions partenaires. C’est ainsi qu’elle est prête à débourser 2,6 milliards de dollars pour Truven Health Analytics et ainsi mettre la main sur les nouveaux hubs de données de santé, capables de nourrir ses expérimentations en matière de prédiction et d’intelligence artificielle. Ces dix dernières années, IBM a réalisé pas moins de 150 acquisitions de sociétés pour venir construire ses services.
A Haïfa, IBM invente la santé du futur… par frenchweb
Cet appétit de maîtriser la chaîne des données, IBM est contraint de l’accélérer, face à Google, l’autre géant de l’analytics, avec notamment Calico, sa société de biotechnologie créée en 2013. Dans cette course, IBM et son robot Watson veulent se rendre indispensables auprès des radiologistes, des anésthésistes, mais aussi des scientifiques de toute l’Europe, à l’image de son projet de plateforme de données ouverte «EUResist», stockées dans le cloud. IBM veut devenir une plateforme, capable de fournir divers services pour les professionnels de la santé, dans les hôpitaux et les laboratoires. C’est en Israël, «là où l’on enseigne la théorie d’Einstein au primaire», et à quelques minutes de la prestigieuse université Technion à Haïfa, que le groupe américain entend faire émerger ce nouveau modèle.
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