« Le Procès du siècle » est actuellement projeté dans les salles de cinéma. C’est un film américano- britannique tourné en 2016 et l’actrice principale est Rachel Weisz .
Il s’agit du procès intenté en 2000 par David Irving, un auteur britannique se présentant comme historien, à Déborah Lipstadt, professeure américaine d’histoire de la Shoah. Il l’accuse d’avoir nui à sa carrière en le cataloguant comme négationniste, ce qui lui interdirait de trouver des éditeurs pour publier ses thèses.
Les nazis n’ont jamais filmé ou photographié leurs chambres à gaz qui n’étaient que des salles de douche. Il n’y a jamais eu de photos de Juifs à l’intérieur d’une chambre à gaz parce qu’il n’y a jamais eu de Juifs qui aient été gazés. Le Zyklon B n’était utilisé que pour tuer les puces qui propageaient le typhus. C’est en quelques mots, l’essentiel des thèses négationnistes de David Irving.
Devant une Cour britannique la charge de la preuve revient à celui qui se défend et Déborah Lipstadt assistée par une équipe d’avocats du plus haut niveau, devra prouver que l’Holocauste a bien existé et que ce n’est pas l’invention des Juifs pour percevoir des indemnités et s’emparer de la Palestine sous mandat britannique. Elle devra prouver surtout que David Irving n’est pas un historien qui s’est trompé mais bien un falsificateur qui veut tromper.
C’est un beau film, passionnant, admirablement interprété. Le titre américain du film est « Denial » et c’est « Déni » pour les canadiens et « Le Procès du siècle » chez nous.
La fin du film montre la victoire de la vérité et on partage l’émotion des rescapés des camps de la mort qu’on a voulu ensevelir par le mensonge du siècle, le déni de la Shoah.
Le juge Gray rend son jugement le 11 avril 2000. Il constate :
«[Irving est] un négationniste actif; c’est un antisémite et un raciste; il s’associe avec des extrémistes de droite qui font la promotion du néo-nazisme […]. Le contenu de ses discours et de ses interviews démontrent une tendance clairement pro-nazie et anti-juive.
Il fait sur le régime nazi de surprenantes affirmations, souvent infondées, qui tendent à exonérer les nazis des atrocités épouvantables qu’ils ont infligées aux Juifs. […] De mon point de vue, la défense a établi qu’Irving avait un objectif politique. Un objectif qui, ainsi qu’il est légitime de l’inférer, le dispose, lorsqu’il le trouve nécessaire, à manipuler les données historiques de façon à les rendre conformes à ses croyances historiques.»
Andre Mamou
Ce que le film ne montre pas, par Wikipedia
En 2002, David Irving est déclaré en faillite, étant dans l’incapacité de rembourser les frais de justice s’élevant à 2 millions de livres sterling versés à Deborah Lipstadt et à Penguin books. Il doit vendre sa maison et tous ses biens.
Le 11 novembre 2005, alors qu’il s’est rendu en Autriche où il était pourtant officiellement interdit de séjour, David Irving est incarcéré et mis en examen pour avoir nié le génocide des juifs lors d’une conférence prononcée en Autriche en 1990 (le négationnisme étant puni par la loi autrichienne). Lors de l’ouverture de son procès à Vienne, il surprend l’auditoire en déclarant « Je plaide coupable d’avoir affirmé qu’il n’y avait pas de chambres à gaz à Auschwitz. Cette opinion était fausse », revenant ainsi sur ses postulats négationnistes. À l’issue de sept heures de procès il est condamné à trois ans de prison, mais fait appel. Le 20 décembre 2006, la peine d’Irving est ramenée en appel à un an de prison : ayant déjà effectué sa peine en préventive, il est libéré à l’issue de ce nouveau procès et expulsé du territoire autrichien.
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