Camille et Louise Jourdan et leur fille Yvonne ainsi que l’abbé Warnon et Achilles Moreels avaient caché de 1942 à 1943 à Profondeville le jeune François Englert (photo), lauréat du Prix Nobel de physique, le sauvant de la déportation.
L’ambassadrice d’Israel en Belgique, Simona Frankel, a remis mercredi des Marques de Reconnaissance, à titre posthume à Camille et Louise Jourdan et leur fille Yvonne ainsi qu’à l’abbé Warnon et Achilles Moreels qui avaient caché de 1942 à 1943 à Profondeville le jeune François Englert, le sauvant de la déportation. Le prix Nobel de physique était présent pour remercier les descendants de ces familles.
«Profondeville est l’endroit où le plus de Juifs ont été sauvés, en Europe, proportionnellement à la taille du territoire» a expliqué l’ambassadrice. C’est pour cette raison que l’institut Yad Vashem en Israël, qui se charge de retrouver les Justes à travers le monde, a rendu hommage aux personnes qui «ont osé sauver des vies, au péril de la leur à Profondeville».
L’ambassadrice a rappelé qu’il était important de se souvenir de ces personnes et de leur rendre hommage. Un diplôme de Juste et une médaille ont été remis aux filles d’Yvonne Jourdan et aux neveux et nièces de l’abbé Warnan. Achille Moreels n’a quant à lui pas de descendants.
Le baron François Englert a raconté comment pendant un an, il a vécu avec la famille Jourdan qui tenait le Café de la Gare à Lustin, qui aujourd’hui a fusionné avec Profondeville. Il devait faire comme s’il faisait partie de la famille Jourdan en ignorant ses parents et son frère lorsqu’il les croisait dans la rue. Repéré par la Gestapo, il a dû quitter ce foyer pour être placé «sous la protection de l’abbé Warnan qui m’a baptisé, permettant la poursuite d’une scolarité normale au Collège Notre-Dame de Dinant, jusqu’à la Libération», détaille-t-il.
L’une des filles d’Yvonne Jourdan a expliqué que sa mère a très peu parlé de ce qui s’était passé pendant la guerre. Ses grands-parents avaient recueilli le petit François alors qu’elle n’avait que 19 ans. Sa fille a expliqué qu’Yvonne était bénévole à la Croix-Rouge et qu’elle a fait partie du réseau de résistance Clarence. «C’est un honneur pour moi de voir ma famille récompensée d’une telle distinction. Je remercie l’Institut Yad Vashem pour les recherches qu’il a menées pour remonter jusqu’à nous», a-t-elle conclu.
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