Depuis sa création en 1927, la Licra n’avait jamais pris position pour un candidat. Mais face “au risque FN”, il n’y a “pas d’hésitation”, a assuré mardi Alain Jakubowicz.
En 90 ans d’existence, c’est une première. Mardi, la Licra, par la voix de son président Alain Jakubowicz, a indiqué soutenir un candidat à l’élection présidentielle et a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Le président de la ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme appelle ainsi à faire face au “danger bien réel” du Front national.
“Nous appelons à voter pour Emmanuel Macron et nous sommes à la disposition de ses équipes pour lui apporter notre savoir-faire, nos connaissances”, a affirmé Alain Jakubowicz à l’issue d’une réunion spéciale du comité exécutif de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
🔴 [Communiqué] La LICRA appelle à faire battre le FN et à voter pour @EmmanuelMacron. ➡️ https://t.co/PWogEHWZlo pic.twitter.com/s3Jsq78ito
— LICRA (@_LICRA_) 25 avril 2017
“Quand on est démocrate, pas d’hésitation”.
“C’est extrêmement nouveau” pour la Licra, fondée en 1927 et qui “n’a jamais pris position pour un candidat dans son histoire, parce qu’elle n’est ni de droite, ni de gauche”, même si l’association de lutte contre le racisme a pu par le passé se prononcer “contre des candidats” ou “contre des extrémistes”, a-t-il rappelé. Mais “quand on est un démocrate ou un républicain il n’y a pas photo, pas d’hésitation”, a assuré Alain Jakubowicz, parlant de “décision politique au sens citoyen du terme”.
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Le refus du “ni-ni”.
L’association a donc “fait le choix de ne pas être dans le ‘ni-ni’ ou dans l’hypocrisie qui consiste à appeler à voter contre Marine Le Pen, mais très clairement et nommément” de soutenir le candidat d’En Marche!, a-t-il ajouté, tout en se disant “extrêmement déçu” par l’entrée d’Emmanuel Macron dans le second tour car “nous attendions autre chose, un discours rassembleur, qui tende la main aux Français“.
2002 et la “stupéfaction nationale”.
“Le danger est bien réel”, a-t-il ajouté, rappelant qu’en 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle avait provoqué une “stupéfaction nationale” mais que depuis “on a frisé la catastrophe” à chaque élection. “C’est le ‘front républicain’ qui au dernier moment a réussi à éviter le pire”, or “aujourd’hui ce ‘front républicain’ est en passe d’être fissuré”, a-t-il ajouté, soulignant qu'”on n’est pas passés très loin d’une finale Le Pen-Mélenchon”, qui est “un autre extrémiste”.
La Ligue des Droits de l’Homme appelle à voter “contre l’extrême-droite”.
La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a de son côté appelé à voter “contre l’extrême droite”, assurant que “la battre relève d’une urgence démocratique”. “Son accession à la plus haute responsabilité de la République serait une hypothèque sur nos vies et un empêchement pour l’avenir”, a souligné la LDH dans un bref communiqué concluant: “nous ne l’acceptons pas et nous appelons nos concitoyens à voter en conséquence”.
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