Yom Hashoah commémore le massacre de six millions de Juifs mais également le courage et l’héroïsme de ceux qui se sont dressés contre les nazis. Parmi eux figuraient plusieurs volontaires juifs enrôlés dans l’armée britannique.
L’engagement des Juifs dans une armée afin de défendre leur territoire ou leurs coreligionnaires ne date ni d’hier, ni de 1948.
Dès la Première Guerre Mondiale, des Juifs opposés à l’Empire ottoman qui occupe la Palestine ont voulu participer à l’effort de guerre britannique visant à la conquérir.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la lutte contre les nazis prendra le pas sur la lutte contre les britanniques, qui occupe à cette époque la Palestine.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, la population juive atteint les 400.000 âmes.
La volonté des Juifs de combattre les Nazis
Chaïm Weizmann, alors président de l’Organisation Sioniste Mondiale, propose aux Britanniques une coopération totale de la population juive de Palestine pour combattre l’ennemi nazi et ce, malgré la politique de Londres qui visait à limiter les droits des Juifs en Eretz Israël.
Dans un premier temps, son idée d’armée juive se battant sous drapeau juif mais sous les ordres des Britanniques est rejetée.
De nombreux Juifs du Yishouv souhaitant tout de même combattre les nazis s’engagent dans l’armée britannique.
Certaines compagnies entièrement juives sont intégrées aux bataillons britanniques tandis qu’en septembre 1940, quinze bataillons juifs sont formés pour combattre en Grèce.
Mais il n’y avait toujours pas de formation militaire juive à l’image de la Légion juive de 1917.
Malgré les pressions des organisations juives, le gouvernement britannique s’y refusa. En Palestine, le Livre Blanc faisait son effet, régulait le nombre de Juifs, limitait leur immigration et les empêchait d’acheter des terres.
Certains responsables britanniques craignaient qu’une «Force Juive» soit la base de la révolte juive contre l’ordre britannique en Palestine Mandataire.
En août 1944, Churchill finit par accepter et créé la Brigade juive.
Certains historiens estiment qu’il aurait été fortement choqué par le massacre de la population juive de Hongrie pendant la Shoah, ce qui aurait compté dans sa décision.
En 1944, les alliés font pour la première fois état des atrocités commises par les nazis au cours de la Shoah.
Winston Churchill envoie un télégramme personnel au Président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt. Il lui explique ceci:
«Les Juifs… eux plus que tout autre race ont le droit de frapper les Allemands avec un corps militaire indépendant et reconnu comme juif.» Le Président des États-Unis a répondu qu’il n’y voyait aucune objection.
La Brigade juive voit le jour
Le 3 juillet 1944, le gouvernement britannique autorise la création de la Brigade juive
Le 20 septembre 1944, un communiqué officiel du ministère britannique de la Guerre annonce la formation de la Brigade Juive (Jewish Brigade Group) au sein de l’armée britannique. Elle établit ses quartiers en Égypte.
Le drapeau sioniste devient l’emblème de la brigade qui compte 5000 volontaires juifs de Palestine organisés en trois bataillons d’infanterie.
En octobre 1944, la brigade rejoint l’Italie et les Britanniques engagés dans la campagne d’Italie.
Elle prend part à l’offensive finale, combat les parachutistes allemands. A la fin du conflit, les soldats juifs organisent l’élimination de plusieurs responsables et collaborateurs nazis.
Après la guerre, la brigade aide au mieux les survivants de la Shoah, en les assistant notamment dans leur immigration vers Eretz Israël et soutient activement la Haganah, une des forces armées juives qui participera plus tard à la création de Tsahal.
Parmi les membres les plus connus de la Brigade juive figurent notamment Mordechaï Maklef et Haïm Laskov qui sont respectivement les troisième et cinquième Chef d’état-major de Tsahal ainsi que Shlomo Shamir, futur Commandant de la marine israélienne puis de l’armée de l’air.
Moshe Tavor, futur agent du Mossad qui participera à l’enlèvement du nazi Eichmann en 1961, a également pris part à ses activités.
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