Avec 60% des suffrages, le candidat des Républicains domine largement Emmanuel Macron au premier tour du scrutin. Un résultat en trompe-l’oeil car le taux de participation a été particulièrement bas.
Son score a beau se situer en-dessous des 80% obtenus par Nicolas Sarkozy en 2012, il revêt des allures de plebiscite dans un pays où l’électorat est davantage constitué de nouveaux immigrants que d’expatriés. A l’image de la communauté juive, les franco-israéliens ont majoritairement basculé à droite ces dernières années. Ces élections en apportent une nouvelle fois la preuve.
Au total, François Fillon a recueilli 5056 des 8370 suffrages exprimés, réalisant un score de 60,4%. Emmanuel Macron, grand vainqueur de ce premier tour présidentiel, se situe loin derrière avec 30,93%. Le candidat des Républicains écrase même son adversaire dans des villes comme Netanya et Ashdod, bastions francophones, où il dépasse la barre des 70%. A Haïfa et surtout Tel Aviv, l’écart a été plus serré, François Fillon ne devançant Emmanuel Macron que de quelques dizaines de voix.
Avec parfois jusqu’à trois heures de file d’attente devant le consulat français, la métropole israélienne a donné l’illusion d’une importante mobilisation. Et pourtant, seuls 11% des 75.000 électeurs recensés se sont rendus dans les 14 bureaux de vote ouverts à travers le pays. Ces chiffres contrastent avec l’inquiétude exprimée avant le vote par la communauté franco-israélienne quant aux répercussions d’une possible montée des extrêmes, annoncée par les sondages.
Qualifiée pour le second tour, Marine Le Pen (FN) n’a obtenu ici que 3,72% des suffrages. Son équipe de campagne devait s’y attendre. Elle est la seule à ne pas avoir envoyé des affiches électorales aux normes requises. Arrivé quatrième à l’échelle nationale, Jean-Luc Mélenchon n’a pas été mieux accueilli par l’électorat local. Le représentant de la France insoumise, associé à la mouvance altermondialiste et anti-israélienne, récolte 1,60% des voix. Pire, Benoit Hamon du parti socialiste n’est crédité que de 0,96%.
A l’inverse du voisin libanais, aucun candidat à la présidentielle n’avait jugé nécessaire se rendre en Israël durant la campagne. Il aura fallu attendre mercredi dernier pour assister, à Tel Aviv, au tout premier meeting de soutien à Emmanuel Macron puis, le lendemain, à celui organisé par les proches de François Fillon. A cette occasion, le représentant de la droite avait adressé, par vidéo, un message d’amitié au public franco-israélien.
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