Israël sur le front des réseaux sociaux

Plus que jamais, la lutte contre le terrorisme se livre autour des réseaux sociaux en Israël. C’est là que le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, frappe le plus fort.tsahal_cybersecurite_came_of_the_trones

En moins d’un an, 400 Palestiniens qui préparaient des attaques au couteau contre des passants, des soldats ou des policiers, ou des attentats à la voiture bélier visant des arrêts d’autobus ont été arrêtés avant de passer à l’action. Mille huit cents autres auteurs d’attaques potentielles ont été détectés en Cisjordanie et signalés à la police de l’Autorité palestinienne qui les a interpellés ou leur a adressé de très sévères mises en garde. Certains ont également eu droit à des avertissements téléphoniques de la part du Shin Beth et de l’armée.

Ces messages étaient accompagnés de menaces sur le thème : « Si vous commettez une attaque, vos parents en paieront les conséquences ». Autrement dit, la maison familiale risque d’être détruite ou partiellement murée. Une pratique jugée contraire au droit international par les organisations de défense des droits de l’homme mais souvent appliquée en guise d’arme de dissuasion.

Des algorithmes pour alerter

Selon un officier, cette tactique est payante. Le nombre d’attentats a chuté par rapport au début de « l’Intifada des couteaux » déclenchée en octobre 2015. « Les jeunes Palestiniens ont l’impression qu’il y a quelqu’un capable de les épier à tout moment dans leur dos lorsqu’ils se mettent devant un ordinateur », explique un responsable du Shin Beth.

Ce succès est en grande partie le résultat de la mise au point d’algorithmes et de méthodes d’analyses des messages diffusés sur les réseaux sociaux qui permettent de sonner l’alarme à temps. Les responsables israéliens gardent le secret sur ce mode de travail, ne serait-ce que pour entretenir la peur dans l’autre camp.

Ce dispositif mis en place depuis quelques mois est toutefois loin d’être efficace à 100 %. Surtout face aux « loups solitaires » : des Palestiniens absents des réseaux sociaux, donc non repérables, qui se livrent à des violences sur un « coup de tête ». Vendredi dernier une étudiante britannique a été poignardée à mort à Jérusalem, dans un tramway, par un Palestinien déséquilibré mental. Il a expliqué qu’il voulait se suicider en pensant que les policiers allaient le tuer – il s’en est sorti indemne.

« Il n’y a pas de solution miracle, admet le responsable du Shin Beth, mais limiter les dégâts constitue déjà un succès appréciable. »

Source dna

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