Des chercheurs de l’université hébraïque de Jérusalem ont mis au point une technique reposant sur des bactéries fluorescentes qui, avec un système de balayage par lasers, permet de détecter des mines antipersonnel.
Quelque 100 millions de mines antipersonnel sont encore enfouies dans près de 70 pays à travers le monde. Ces explosifs blessent plus de 20 000 personnes chaque année. Le travail de détection et de destruction de ces engins pourrait bien franchir un cap décisif.
Une équipe de l’université hébraïque de Jérusalem teste en ce moment une bactérie génétiquement modifiée agissant comme un détecteur d’engins explosifs, explique le Guardian. “Actuellement, les mines sont détectées par des personnes sur le terrain selon des méthodes qui n’ont pas changé en 75 ans”, affirment les chercheurs dans leur étude publiée dans la revue Nature, mardi 11 avril.
Les scientifiques menés par Shimson Belkin, professeur au sein de l’Institut des sciences de la vie, se sont basés sur un constat : les mines émettent de la vapeur explosive au contact de laquelle certaines plantes réagissent. Ils ont ensuite identifié une bactérie, qui une fois génétiquement modifiée, est capable de devenir fluorescente au contact des mines antipersonnel.
Détection à 20 mètres de distance
Concrètement, les essais ont été menés sur un champ test recouvert de sable sous lequel étaient enfouies plusieurs mines. Des bactéries enfermées dans des billes de polymères ont été dispersée au sol. Une fois au contact des mines, elles émettent un signal fluorescent, analysé grâce à un laser qui balaie le sol à une vitesse de 18 centimètres par secondes. Les résultats se sont avérés concluants : toutes les mines enfouies ont été repérées à 20 mètres de distance.
Il ne s’agit pas des premiers tests de bactéries fluorescentes : en 2009, des scientifiques de l’université d’Edimbourg avaient déjà effectué des expérimentations similaires, sans parvenir à un système de détection à distance fonctionnel.
Des améliorations doivent encore être apportées au projet afin de pouvoir généraliser le système. “Plusieurs défis doivent encore être relevés, comme la sensibilité et la stabilité des bactéries, l’amélioration de la vitesse de balayage pour couvrir de grandes surfaces et rendre le scanner plus compact afin de lui permettre d’être transporté à bord d’un avion ou d’un drone”, explique Shimson Belkin au Guardian.
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