Après avoir rencontré chaleureusement le Premier ministre Nétanyahou, le Président Trump reçoit successivement le président Egyptien, Abdel Fatah al-Sissi, le roi Abdallah de Jordanie et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
C’était la première fois qu’un président égyptien était reçu officiellement à la Maison Blanche depuis huit ans. Barack Obama refusait de recevoir Moubarak et Sissi parce qu’ils n’avaient pas respecté, selon lui, les droits de l’Homme.
Pourtant, Obama avait prononcé justement au Caire son fameux discours sur la réconciliation avec le monde musulman. Pis encore, il avait souligné qu’il était favorable à la confrérie des Frères musulmans et l’élection à la présidence de l’islamiste Mohammad Morsi.
Obama avait refusé d’aider l’Egypte à sortir de ses graves problèmes économiques. Il refusa également toute aide militaire pour assurer la stabilité de ce pays face au terrorisme qui se déchaîne dans le Sinaï, aujourd’hui encore.
Soulignons que l’abandon de l’Egypte par Obama a dirigé Sissi vers le Kremlin de Poutine, et a considérablement renforcé ses relations stratégiques et tactiques avec Israël.
La rencontre de Sissi avec le Président Trump est donc un grand tournant pour notre voisin du Sud. La question des droits de l’Homme ne sera plus, comme l’exigeait Obama, une condition sine qua non pour renforcer les liens militaires et économiques. L’aide allouée chaque année à l’Egypte dépassera probablement deux milliards de dollars.
De même avec le roi Abdallah, submergé de difficultés avec l’afflux de réfugiés syriens et risquant l’instabilité constante de son fragile régime. La nouvelle administration américaine n’abandonnera pas non plus le roi hachémite.
Le troisième leader arabe qui souhaite demander une aide est le Palestinien Mahmoud Abbas. Ce dernier qui avait critiqué Trump se trouve dans l’obligation de faire avec. Il exigera de faire pression sur Nétanyahou pour geler toutes les implantations et relancer le processus de paix sous le patronage des Américains. Il s’opposera aussi au transfert de l’Ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
Pour l’heure, personne ne sait ce que va décider le président Trump. On parle sérieusement d’une conférence régionale qui permettrait non seulement de régler le problème palestinien mais aussi les crises en Irak, au Liban et surtout en Syrie. Un nouveau Deal régional que l’Etat d’Israël devrait bien étudier préalablement avec les Américains.
Certes, Obama n’est plus aux commandes et les relations avec Washington se sont nettement améliorées dans tous les domaines, toutefois nous devrions être à la fois prudents et vigilants. Nous constatons, chaque jour, que le nouveau président est imprévisible et pourrait bien nous réserver certaines surprises.
Freddy Eytan
Source Le CAPE de Jérusalem, publié le 4 avril 2017
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