Le journal RTL de 13H vous permettait de faire une rencontre. Celle d’un héros, méconnu, qui a aidé, pendant la 2ème guerre mondiale, des centaines d’artistes et d’intellectuels, à échapper aux nazis.
Certains l’appellent d’ailleurs le « Schindler américain ». Il s’appelle Justus Rosenberg, il a aujourd’hui 96 ans et son histoire, vous allez le voir, est particulièrement fascinante. Mathieu Langer
A 96 ans, Justus Rosenberg enseigne toujours la littérature européenne à l’université de Bard, au nord de New York, où il décrypte aujourd’hui encore les textes de Kafka ou Maupassant. Prothèse à l’oreille et canne adossée au mur sont les seuls indicateurs de son grand âge. s’il ne passe pas inaperçu, ses étudiants ont souvent une vague idée de son passé.
Rencontre avec Justus Rosenberg, le « Schindler américain »
« Il est arrivé ici dans les années 60. Je n’en sais pas beaucoup plus », témoigne une étudiante. « Si je ne me trompe pas, il a travaillé comme messager ou comme conseiller pour les forces de résistance en France », commente un autre étudiant.
Justus est en fait le dernier survivant du réseau antifasciste, mis sur pied par le réseau Varian Fry, le Schindler américain. En 13 mois, il a aidé 2000 personnes à quitter la France occupée. Des intellectuels et des artistes dont Marc Chagall, André Breton ou Max Ernst.
A tout juste 19 ans en 1940, cheveux blonds, yeux bleus et air angélique, M. Rosenberg faisait pour Fry un excellent coursier, délivrant papiers et titres de transport aux « réfugiés antifascistes » et identifiant les passages possibles vers l’Espagne.
Par son action d’alors et son combat, aujourd’hui encore, contre l’antisémitisme via sa fondation, M. Rosenberg montre « où l’histoire peut nous mener quand nous relâchons notre vigilance de citoyens informés et engagés, une leçon pour nous tous à quelques semaines de l’élection présidentielle française », a souligné jeudi soir l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Araud, en lui remettant la médaille de commandeur de la Légion d’Honneur à New York.
L’occasion pour cet ancien étudiant de la Sorbonne de montrer qu’il n’a rien oublié de son français, ni des rencontres qui l’ont aussi aidé. « Je me souviens par exemple d’une jeune infirmière française qui m’a aidé à m’échapper du camp où j’étais et d’où je devais être envoyé à Auschwitz. Malheureusement, je ne me souviens plus de son nom. »
Cet héros parle avec modestie de ceux qu’il a sauvés. « Le mot « sauver » est un peu fort. Je dirai plutôt aider. Je les ai aidés à obtenir des passeports, des visas, etc… »
S’il ne donne pas de leçon d’héroïsme, Justus veut garder une trace dans l’histoire. Avec son épouse il a créé sa propre fondation pour lutter contre la haine et l’antisémitisme.
Poster un Commentaire