Juive pratiquante, Martine B., vit à Sarcelles depuis quarante ans. Elle a vu l’antisémitisme grandir. Elle réfléchit à quitter la France pour Israël.
C’est un véritable traumatisme. À l’été 2014, des jeunes militants pro-palestiniens déclenchent une émeute en marge d’une manifestation en faveur de Gaza. Encore sous le choc, Martine B. raconte : « Ils sont venus devant la synagogue et ont crié : ‘Mort aux Juifs’, des magasins tenus par des Juifs ont été caillassés et incendiés. » Avec un tiers de sa population de confession juive, Sarcelles est surnommée « la petite Jérusalem ». Rare banlieue parisienne où l’on trouve encore un quartier juif organisé autour du lieu de culte, cette population s’y sent menacée. Ces violences ont engendré une vague de départ dans la communauté juive de Sarcelles.
A chaque acte antisémite, la tentation de l’alyah
Martine B., juive pratiquante de 62 ans, vit à Sarcelles depuis quatre décennies. Elle aussi a pensé quitter la France après ces événements. Elle avait peur pour son plus jeune fils, qui avait alors la vingtaine. Cette ancienne professeure d’anglais ne voulait plus le laisser sortir, même pour une course. Finalement, ils sont restés. Le fils, qui faisait alors des études de comptabilité, refusait d’aller s’installer en Israël. Ses amis vivaient en région parisienne et son diplôme n’aurait pas été reconnu. Il aurait fallu tout recommencer.
Mais l’idée de faire l’alyah (l’émigration en Israël) ne l’a jamais quittée. À chaque nouvel acte antisémite, Martine hésite à faire sa valise. C’est un projet. Plus ou moins décidé. Son mari, manutentionnaire, veut partir d’ici un à deux ans, lorsqu’il sera à la retraite. Il souhaite rejoindre son frère et sa sœur déjà installés à Netanya, une station balnéaire israélienne, jumelée à Sarcelles et où se trouve une forte communauté francophone. Mais Martine ne veut pas laisser ses enfants et ses petits-enfants seuls en France. Grand-mère aimante, elle veut les voir grandir. « Je ne partirai que si au moins deux de mes enfants viennent en Israël. J’aurais une partie de ma famille avec moi. Je ferais les allers-retours pour profiter de ceux restés ici. »
Autre crainte, s’installer en Israël, c’est aller en terre inconnue. Terre promise qu’elle ne connaît que comme touriste et où elle n’a pas tous ses repères, bien qu’elle sache lire l’hébreu. « Ce qui fait mal c’est qu’on ne se sent pas protégé en France », s’émeut Martine. Malgré la présence régulière des militaires dans la ville, elle a beaucoup de craintes. « Le gouvernement nous comprend et tente de nous rassurer mais il n’arrive pas à nous aider. »
Les Juifs de France ont peur
Depuis quelques années, l’antisémitisme se réaffirme. Les Juifs de France ont peur pour leur vie. La séquestration puis la mort d’Ilan Halimi, l’attaque de l’école toulousaine Ozar Hatorah où quatre juifs, dont trois enfants, ont été assassinés par Mohammed Merah. Mais aussi les actes du quotidien, moins médiatiques, que la communauté subit. Toutes ces histoires sont autant de plaies ouvertes et de nombreux juifs préfèrent partir. Comment expliquer cette recrudescence de l’antisémitisme ? Pour elle, alors qu’ils représentent moins de 1% de la population française, les Juifs souffrent de multiples clichés. « Beaucoup nous jalousent. Ils pensent qu’on est tous riches. Mais si j’étais riche, je ne vivrais pas à Sarcelles, plaisante-t- elle. La réalité c’est qu’on est une communauté très solidaire et qu’on sait s’organiser pour obtenir des avantages de la municipalité. Mais cela crée des conflits avec la communauté musulmane. »
Pour Martine, c’est l’incompréhension. « On a tout fait pour s’intégrer. Mon grand-père a combattu pour la France et a obtenu la nationalité en remerciement des services rendus. » Mais l’antisémitisme ne s’éteint jamais. Elle se souvient : « Quand j’étais plus jeune, je me suis fait agresser verbalement par une femme dans le métro. La voyant me menacer de la main, j’avais préféré descendre de la rame à la station suivante. » Aujourd’hui, ce sont ses petits-enfants qui se font racketter ou malmener dans les transports en commun. Dorénavant, elle leur demande de ne plus porter la kippa dans la rue. Elle estime que pour vivre heureux, il faut rester discret. « On essaye d’être comme tout le monde pour ne pas attirer l’attention. »
«Marine Le Pen changera la vie des Juifs. Il sera temps pour nous de faire notre alyah.»
Sa famille est française depuis trois générations mais juive depuis toujours. « J’aime la France, mais dans mon cœur j’ai toujours su que j’étais juive et que j’avais un élan pour Israël. » Originaire de Tunisie où elle a passé les quatre premières années de sa vie, son amour pour la France est né dans les livres, à l’école, et en fréquentant des « Français ». Si beaucoup voient la communauté juive comme renfermée sur elle même, Martine explique : « On ne se coupe pas du monde mais on aime se retrouver ensemble car on se sent en sécurité. »
Martine B. suit avec attention l’élection présidentielle qui approche et s’intéresse beaucoup aux questions internationales sur le Moyen-Orient. Elle pense voter pour Emmanuel Macron pour « sa jeunesse, sa sincérité et parce qu’il ne fera pas de mal à la communauté. » L’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen est vue comme un danger même si elle comprend « les Français ». « Marine Le Pen changera la vie des Juifs en France en limitant leur droits. Mais si Dieu laisse faire c’est alors qu’il sera temps pour nous de faire notre alyah. »
Penser qu’ E. Macron est moins dangereux pour les Juifs que Marine Le Pen c’est une aberration.
Mme Martine B. originaire de Tunisie, donc « pied noir » est coupable de crime contre l’humanité aux yeux de notre caméléon national.
Que décidera t-il vis à vis de tous les « affreux » qui ont civilisé l’Algérie, le Maroc, la Tunisie grâce à « leur ou leurs crimes » ?
Marine le Pen ne sera pas élue. Macron continuerait la politique de Hollande et ouvrirait la porte à l’immigration massive de populations hostiles aux juifs. Le seul candidat cohérent est Fillon, comme par hasard cible depuis plusieurs mois d’un lynchage médiatique sans précédent et d’un assassinat judiciaire et politique digne des dictatures communistes et pilotés depuis les plus hautes sphères gouvernementales. Tout cela doit nous interpeller, car trop, c’est trop.